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7 avril 2016, Journée mondiale de la santé

Haïti-Droits humains : Cri d’alarme face à l’inaccessibilité de la population aux services de santé

Par Jean Elie Paul

P-au-P, 07 avril 2016 [AlterPresse] --- Le Collectif « Défenseurs Plus », organisme de promotion et de défense des droits humains, présente un véritable réquisitoire face à l’inaccessibilité de la population aux services de santé, à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de la santé, célébrée ce jeudi 7 avril 2016, dans un document donta pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

L’organisme se dit indigné face à la situation accablante de la population haïtienne, qui ne bénéficie point des conditions de vie adéquates pouvant garantir une bonne santé.

Cette situation est liée à la déficience des infrastructures des hôpitaux, des centres de santé, et au manque d’accès aux soins de santé de base.

L’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), communément appelé « l’hôpital général », est toujours en phase de reconstruction.

L’Hueh, qui devrait être le premier centre hospitalier à desservir la population, en offrant des services de qualité, a été détruit, dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010, rappelle le Collectif « Défenseurs Plus ».

« Malgré des salles de consultation, partagées par plusieurs médecins, des services installés dans des containers ou sous des tentes, la population souffre de l’incapacité du plus grand centre hospitalier du pays », ajoute-t-il.

« Le service (y) est politisé. Chaque responsable gère son département à sa guise. Les médecins décident de faire la grève, sans penser aux biens être des patientes et patients ».

C’est presque le même constat à l’Hôpital universitaire de la Paix, à Delmas 33 (municipalité au nord-est de la capitale), considéré comme le deuxième plus grand centre hospitalier public dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, après l’hôpital général.

Le mauvais fonctionnement de cette institution complique la jouissance du droit à la santé de la population haïtienne.

Par ailleurs, les femmes paysannes ne jouissent pas d’une santé maternelle et infantile de qualité, fustige le Collectif « Défenseurs Plus ».

De plus, l’accès aux médicaments est quasiment difficile, vu la cherté de la vie, sans oublier le fait que chaque pharmacie établit son propre tarif pour vendre les médicaments, en dehors de tout contrôle des autorités concernées.

La multiplication des laboratoires et des pharmacies, n’ayant pas l’autorisation de fonctionnement du Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), devient alarmante et menaçante.

Le Collectif « Défenseurs Plus » attire aussi l’attention, des responsables concernés, sur le trafic de médicaments frelatés, qui grandit dans tous les recoins, non seulement dans la capitale (Port-au-Prince), mais également dans les zones rurales du pays.

Défenseurs Plus souligne l’impérieuse nécessité pour que le pays soit doté d’une politique de santé publique, susceptible de garantir le droit de la population aux soins de santé, mais surtout à la prévention contre les maladies. [jep emb apr 07/04/2016 12:30]