« Sur 400 familles (365 diades = couples mère/enfant, suivant le langage psychologique), investiguées à Léogane (au sud de Port-au-Prince, où a eu lieu l’épicentre du tremblement de terre du 12 janvier 2010) - pour constater les possibles effets traumatiques prénataux (environnementaux, dont l’autisme) de ce mouvement sismique dans l’environnement de ces familles, surtout chez les femmes enceintes durant la période du séisme, beaucoup de mères (qui ont vécu le 12 janvier 2010) présentent encore, trois ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, des symptomes post-traumatiques (et séquelles) assez sévères au terme de leur évaluation psychologique. Huit (8) enfants - dont quelques cas alarmants - ont présenté des taux élevés de comportement autistique. Un des enfants souffre d’épilepsie », signale Dre. Judite Blanc sur AlterRadio.
Actualisé à 18:00
P-au-P, 09 avril 2016 [AlterPresse] --- L’autisme constitue un problème de santé publique, très peu connu en Haïti, révèle la détentrice d’un doctorat en psychologie, Dre. Judite Blanc, invitée à l’émission Eko sosyal, prévue pour être diffusée, ce dimanche 10 avril 2016, sur la station en ligne AlterRadio.
Considéré comme un trouble du comportement chez l’enfant, l’autisme touche un grand nombre de personnes, qui sont négligées dans le pays.
Mais, il faut éviter d’utiliser le terme « handicap » pour qualifier ce type de comportement (ce « spectre autistique ») chez une personne.
Les causes sont multifactorielles : à la fois génétiques (non pas raciales, mais au niveau des plis neurologiques, non pas congénitales, pour lesquelles il importe d’investiguer) et environnementales...
Judite Blanc informe avoir effectué une recherche, en 2013, sur 400 familles (365 diades = couples mère/enfant, suivant le langage psychologique) à Léogane (au sud de Port-au-Prince, où a eu lieu l’épicentre du tremblement de terre du 12 janvier 2010) pour constater les possibles effets traumatiques prénataux (environnementaux, dont l’autisme) de ce mouvement sismique dans l’environnement de ces familles, surtout chez les femmes enceintes durant la période du séisme.
Les résultats sont surprenants, en termes de détresse et de symptomes post-traumatiques.
« Beaucoup de mères (qui ont vécu le 12 janvier 2010) présentent encore, trois ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, des symptomes post-traumatiques (et séquelles) assez sévères au terme de leur évaluation psychologique. Huit (8) enfants - dont quelques cas alarmants - ont présenté des taux élevés de comportement autistique. Un des enfants souffre d’épilepsie », signale Dre. Judite Blanc.
« Les autorités (haïtiennes) devraient aménager des espaces spéciaux pour prendre soin de ces personnes et les accompagner convenablement. Mais, on n’est pas encore là en Haïti, alors qu’au niveau mondial, l’autisme est un problème de santé publique, faisant l’objet de beaucoup de recherches », souligne-t-elle.
C’est une maladie qui affecte le développement psychologique chez les enfants, leur intelligence (leurs capacités intrinsèques), leur autonomie, induit une déficience intellectuelle, qui les empêche de montrer une quelconque sociabilité ou d’établir une communication avec leur entourage.
D’où la nécessité d’un système spécifique d’apprentissage et de prise en charge institutionnelle de ces enfants, « qui pensent différemment des autres personnes » précise Judite Blanc.
« L’autisme constitue un trouble neuro-développemental. Il apparaît très tôt chez l’enfant. Bien avant l’âge de trois ans, il est possible de commencer à détecter les signes chez un enfant », explique-t-elle.
Cette maladie peut également entraîner, chez l’enfant, des retards de langage ainsi que des problèmes physiques, en ce qui concerne les activités (motrices) de déplacement, entre autres.
« Une ou un enfant, atteint d’autisme, aura des problèmes pour comprendre les sentiments des autres, pour comprendre les émotions. Elle / il aura des difficultés également pour comprendre ses propres émotions. Ce trouble durera pendant longtemps », poursuit la psychologue.
Quoi qu’il en soit, il faut des méthodes spéciales d’apprentissage et de prise en charge de ces personnes, affectées par l’autisme, qui ont des comportements différents de la majorité des personnes, qui pensent et ont des centres d’intérêts autres que les autres personnes dans leur entourage. [jep emb rc apr 09/04/2016 0:20]