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Haïti-Politique : La création d’une commission de vérification électorale s’avère obligatoire pour la poursuite du processus

selon des organisations politiques

P-au-P, 06 avril 2016 [AlterPresse] --- La mise en place d’une commission de vérification électorale serait une condition sine qua non pour la poursuite du processus électoral, soulignent le parti politique Ayisyen pou Ayiti et l’Alliance citoyenne (Ac), une organisation de la diaspora haïtienne, basée à Miami (Etats-unis d’Amérique).

Dans un communiqué en date du 6 avril 2016, transmis à AlterPresse, Ayisyen pou Ayiti suggère un nouvel accord politique avec toutes les forces vives de la nation, en vue de la continuité du processus électoral.

Il exige aussi la mise à l’écart du directeur exécutif du Conseil électoral provisoire (Cep), Mosler Georges, et le remplacement de certains membres des Bureaux électoraux départementaux (Bed), des Bureaux électoraux communaux (Becs) et des Bureaux de votes (Bv).

Cette action pourrait garantir, dans le futur, la sortie d’Haïti de ce cercle vicieux, poursuit-il.

Le pays traverse une crise sociopolitique et économique majeure, caractérisée par la misère et la pauvreté extrême de la majorité de la population.

L’inflation sévère, créée par un taux de change sans cesse défavorable, renforce cette situation de vulnérabilité et de précarité de la population, ajoute Ayisyen pou Ayiti.

Pour sa part, l’Alliance citoyenne se dit préoccupée par le retard, enregistré dans la mise en place de la commission indépendante de vérification électorale, chargée d’évaluer objectivement les élections des 9 août et 25 octobre 2015.

Celles-ci constituent, dit-elle, une véritable pomme de discorde au sein de la société haïtienne.

Elle rappelle à toutes celles et à tous ceux, qui s’opposent à cette idée de création de cette commission, notamment le Core Group, que celle-ci s’avère indispensable pour la suite de l’organisation d’élections crédibles et acceptables en Haïti.

La création de cette instance constitue la principale revendication des forces vitales de la nation, y compris le secteur démocratique et populaire, fait-elle valoir.

« La mise en place de cette commission de vérification n’est pas négociable. Les chantages et marchandages, d’où qu’ils viennent, sont contraires aux revendications de la majorité des Haïtiens ».

Une fois mise en place, cette commission devra disposer du temps nécessaire pour vérifier, dans les moindres détails, les résultats des deux scrutins controversés.

Sans la formation de cette commission, toute tentative - visant la poursuite du processus électoral, entamé le 9 août en passant par la présidentielle contestée du 25 octobre 2015, est vouée à l’échec, prévient l’Alliance citoyenne.

Le second tour de la présidentielle à candidat unique, voulu et décidé par l’ancienne administration politique de l’ex-président, Michel Martelly, et ses alliés du Core Group, n’a pas pu avoir lieu, les 27 décembre 2015 et 24 janvier 2016, « grâce à la résistance et la détermination de la population haïtienne, qui a refusé d’accepter l’inacceptable », rappelle-t-elle.

« Vouloir imposer aux Haïtiens un second tour des élections contestées du 25 octobre de l’année dernière, sans une vérification exhaustive, est une hérésie ».

« Si on devait tenir le deuxième tour des élections, sans élucider les irrégularités et fraudes massives, qui ont entaché le premier tour, pourquoi avait-on déclenché toute cette mobilisation ayant conduit au report sine die du scrutin prévu le 24 janvier dernier ? Qui a peur de la vérification ? Et pourquoi a-t-on peur, si tout est bien, comme le prétendent le Core Group et ses alliés » ?, s’interroge l’Alliance citoyenne.

Elle appelle le président provisoire, Jocelerme Privert, à prendre toutes les dispositions nécessaires, pour faire naître la commission de vérification électorale et permettre de connaître, enfin, les vrais résultats des élections de 2015.

La mise sur pied d’une telle commission est une « décision politique », estime le président du Cep, Léopold Berlanger Fils, au cours de la première conférence de presse, le mardi 05 avril 2016, des nouveaux membres du conseil d’administration de l’organisme électoral.

Il reviendrait au pouvoir exécutif de mettre en place la commission, réclamée par la majorité des secteurs de la vie nationale, aux yeux de dirigeants politiques ainsi que du nouveau conseil d’administration du Cep. [bd emb rc apr 06/04/2016 14:20]