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Haïti-Droits humains : Les officiers d’État civil, privés d’accompagnement, dénonce Garr

P-au-P, 04 avril 2016 [AlterPresse] --- Insuffisance de registres et de personnel, espace de fonctionnement inadéquat et manque d’accompagnement figurent parmi les difficultés, auxquelles font face les officiers d’état civil, apprend AlterPresse.

Ces officiers se plaignent de l’absence de moyens logistiques pour accomplir, de manière adéquate, leur tâche.

Cette situation affecte l’enregistrement des naissances dans les différentes communes concernées, alerte la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).

« Nous pouvons passer jusqu’à 7 mois sans recevoir de registres », indique un officier d’État civil de la commune de Carrefour (sud de la capitale), soulignant avoir reçu seulement deux registres qui permettent d’enregistrer, chacun, 200 personnes.

Cette situation ne permet pas de procéder à l’enregistrement simple des naissances, ni à celui qui est lié à la déclaration tardive, sans jugement préalable.

Elle n’est pas différente pour les communes de l’Arcahaie, de Cabaret (communes du département de l’Ouest, au nord de la capitale), de Gressier, de Léogâne, de Grand-Goâve et de Petit-Goâve (également municipalités dans l’Ouest, au sud de Port-au-Prince).

Les officiers de ces communes se disent préoccupés par la façon, dont les autorités du ministère de la justice gèrent le dossier de livraison des matériels.

Jean Ismaël Desca et Marie Jacqueline Lahens, respectivement officiers d’État civil de l’Arcahaie et de Cabaret, affirment n’avoir pas reçu, depuis un an, de matériels des responsables du ministère de la justice.

Ils sont contraints, disent-ils, de faire fonctionner le service avec leurs maigres ressources humaines et financières

Les personnes dépourvues d’acte de naissance ont seulement un délai de 5 ans pour régulariser leur état civil, rappellent-ils.

Les bénéficiaires demeurent insatisfaits, 26 mois après la publication, le 16 janvier 2014, d’un arrêté, relatif à la régularisation de l’état civil en Haïti, rapporte la plateforme Garr dans une note en date du 1er avril 2016.

Suivant cet arrêté, publié par l’ancien président Michel Martelly, toute personne dépourvue d’acte de naissance a un de délai de cinq (5) ans pour faire régulariser sa situation à l’État civil.

Mais, sans les moyens de fonctionnement, cette disposition peut ne pas être efficace, rappelle le Garr.

Sans une modernisation du système d’enregistrement, les actions isolées, comme les décrets et arrêtés, quoique louables dans les intentions, ne pourront pas vraiment y apporter un changement, relève la plateforme Garr.

L’adoption d’un cadre légal adéquat, pouvant faciliter la modernisation et la création d’une direction de l’État civil, devant assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs, a été proposée à travers deux études, menées, en 2007 et 2013, par la plateforme Garr.

La plateforme exhorte les autorités haïtiennes à doter les bureaux d’état civil de moyens logistiques adéquats et de personnels compétents, afin que toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens aient accès à leurs documents.

Elle appelle l’État à accorder la priorité à la réforme du système d’état civil du pays. [bd emb apr 04/04/2016 12:29].