P-au-P, 30 mars 2016 [AlterPresse] --- L’installation des 9 membres, dont 3 femmes, du nouveau conseil d’administration du Conseil électoral provisoire (Cep) a eu lieu, ce mercredi 30 mars 2016, au local de l’institution, à Pétionville (à l’est de la capitale).
Lors de la cérémonie d’installation, plusieurs partisans du parti politique Pitit Desalin ont réclamé la mise sur pied de la commission de vérification électorale.
Une revendication, qui a abouti à l’annulation des scrutins prévus, d’abord le 27 décembre 2015, puis le 24 janvier 2016.
Plusieurs personnes sont également venues apporter leur soutien aux représentants des droits humains et du secteur des femmes au Cep, respectivement Jean Simon Saint-Hubert et Marie Frantz Joachim.
L’installation de ces membres a suivi leur prestation de serment à la Cour de cassation de la république d’Haïti, en présence d’officiels gouvernementaux et de divers représentants d’organismes autonomes de l’État.
Accepter de telles fonctions dans ce contexte de post-turbulences est à la fois un acte de foi et de courage, estime le représentant de l’église catholique romaine au sein du Cep, Carlos Hercule.
Pour Hercule, le Cep est investi d’une grande mission : celle de poursuivre des élections suspendues.
« Nous avons, certes, pris - devant les juges de la cour de cassation - l’engagement solennel d’accomplir notre mission, dans le strict respect de la Constitution et des prescrits de la loi électorale. Mais, nous n’ignorons pas que notre chance de survie dépend aussi d’autres acteurs et d’autres facteurs », nuance-t-il.
« Je pense que vous avez su tirer la leçon nécessaire, qui vous aidera à bien remplir votre devoir. Souvenez-vous que fausser les résultats des urnes conduira, à coup sûr, dans la malhonnêteté, des gens illégitimes aux timons des affaires de l’État et causerait un fragment national », met en garde, par ailleurs, le juge Mécène Jean-Louis, lors de la cérémonie de prestation de serment du 30 mars 2016.
« Vous n’avez d’ordre à recevoir de personne. Vous devez agir en toute indépendance et vous laisser guider seulement par la volonté de bien faire », poursuit-il.
« Notre mission première est d’organiser de bonnes élections, en vue d’inspirer confiance aux électrices et électeurs, et à tous les secteurs impliqués dans le processus électoral », fait valoir le représentant du secteur de la presse, Léopold Berlanger, qui intervenait au nom du Cep et qui allait devenir, plus tard, le président du nouveau bureau de l’organisme électoral.
« Soyez assurés ! Envers et contre tous, nous serons nous élever à la hauteur de la tâche qui nous incombe », promet Berlanger.
Le président de l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh), Hérold Jean-François, dit souhaiter que ce Cep fasse la différence, en réalisant des élections qui peuvent satisfaire la population.
« Le Cep a l’autonomie, la liberté et l’indépendance de servir le pays. Il appartient, désormais, au pays, et non aux secteurs qu’il représente », déclare le nouveau ministre de l’environnement de la défense, l’ancien sénateur Simon Dieusseul Desras, anticipant que les nouvelles conseillères et les nouveaux conseillers électoraux feront honneur au pays.
La réactivation du processus électoral permettrait-elle d’aboutir à une issue de la crise électorale, provoquée par les fraudes enregistrées dans les scrutins de 2015 ?
Le nouveau Cep serait-il capable de répondre aux revendications de nombreux secteurs du pays, qui n’attendent que la mise en place d’une commission de vérification électorale pour épurer le processus ? [bd emb rc apr 30/03/2016 17:10]
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