P-au-P, 22 mars 2016 [AlterPresse] --- Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) demande « que le cycle électoral soit mené à terme, sans plus tarder, pour que les Haïtiens puissent désigner leurs représentants (…) », dans une note transmise à AlterPresse.
Se disant vivement préoccupé par le fait que le second tour de scrutin reste suspendu en Haïti, le Conseil de sécurité de l’Onu encourage tous les protagonistes haïtiens à adhérer à l’accord politique du 6 février 2016, qui prévoit l’organisation d’un second tour des élections législatives et de la présidentielle, le dimanche 24 avril 2016.
De nombreuses manifestations, parfois violentes, ont entraîné un blocage du processus électoral controversé de 2015.
L’accord politique du 6 février 2016 établit un plan d’action, dirigé et contrôlé par les Haïtiens, en vue d’un achèvement rapide du cycle électoral, rappelle le Conseil de sécurité.
En ce sens, le Conseil de sécurité de l’Onu demande d’appliquer, dans les délais prescrits, les dispositions, contenues dans cette entente, tout en soulignant l’importance de rétablir officiellement le Conseil électoral provisoire (Cep).
Les noms des probables futurs membres du conseil d’administration du nouveau Cep, composé de 9 conseillers dont 3 femmes, soit plus de 30%, ont été rendus publics, après une première rencontre qui a eu lieu, le mercredi 9 mars 2016, au palais national, entre le président provisoire, Jocelerme Privert, et les conseillères et conseillers.
La publication de l’arrêté, nommant officiellement le Conseil électoral, devrait avoir lieu après l’approbation, au parlement, de l’énoncé de la déclaration de politique générale du premier ministre nommé Fritz-Alphonse Jean.
Après le vote de censure de la déclaration de politique générale de Jean, le dimanche 20 mars 2016, plusieurs personnalités, dont des responsables politiques, appellent Jocelerme Privert à nommer un autre premier ministre de consensus, alors que d’autres appellent à un nouveau accord pour remplacer celui du 6 février 2016.
La politique générale de Jean a été rejetée par un vote de 38 pour, 36 contre et 1 abstention, à la chambre des députés, qui demeure incomplète et contestée.
Les difficultés, en nombre croissant, que rencontre Haïti, ne pourront se régler que dans le cadre d’une coordination étroite entre un gouvernement démocratiquement élu et les partenaires internationaux du pays, estime l’Onu.
Condamnant « fermement toute tentative de déstabilisation du processus électoral, notamment par la violence, l’Onu invite tous les candidats, leurs sympathisants, les partis et autres protagonistes politiques à rester calmes, à s’abstenir de tout acte de violence et de toute action, qui pourraient perturber, davantage, le processus électoral et la stabilité politique.
L’Organisation des Nations unies suggère également de régler les éventuels différends électoraux par des échanges constructifs, dans le cadre de mécanismes juridiques applicables. [emb rc apr 22/03/2016 12:30]