P-au-P, 16 mars 2016 [AlterPresse] --- La Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Ce/Jilap) se dit préoccupée par la nette augmentation, de janvier 2016 à date (15 mars 2016), des cas de banditisme, enregistrés dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en dépit des dispositions annoncées par la présidence.
« Haïti est en panne, parce que certaines institutions, notamment judiciaires, ne remplissent pas leur mission », critique le responsable d’observation à Jilap, Rovelson Apollon, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Jilap pointe du doigt le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn), apparemment dysfonctionnel (depuis plusieurs semaines, notamment avec les tractations pour un changement d’administration politique) et qui laisserait planer des doutes sur l’efficacité de ses actions.
Aucune décision politique n’est réellement prise pour traiter la question de l’insécurité,, à part quelques réunions d’analyse, réalisées sur le dossier par le président provisoire, Jocerlerme Privert et quelques protagonistes, regrette la Ce-Jilap.
Le plan de sécurité, mis en palce par la Police nationale d’Haïti (Pnh), ne répondrait pas à la « réalité sociologique, politique et économique et sociale » du pays.
« Comment se fait-il qu’il y ait, un peu partout dans la capitale haïtienne, un embryon de gangs dans chaque quartier et station de véhicules » ?, se demande Jilap.
Le pays est livré à lui-même, parce que les agents de la police nationale - qui est chargée de sécuriser la population - sont eux-mêmes menacés et victimes, signale la Ce-Jilap.
La meilleure stratégie consisterait à mettre sur pied des formules, pour empêcher les bandits de s’organiser et non de les abattre, estime Justice et Paix de l’église catholique romaine.
Le taux d’insécurité augmente de la même façon que les compagnies de sécurité, relève, pour sa part, l’organisation Konbit ayisyen pou lojman altènatif (Kayla), dans une note en date du 15 mars 2016.
L’insécurité sociale et politique demeure l’une des plus grandes insécurités publiques du pays, souligne Kayla.
« L’insécurité sociale constitue le résultat d’un ensemble de problèmes sociaux, tels le chômage qui pousse un ensemble de jeunes à consommer de la drogue, à s’adonner aux vols, aux viols sur les femmes et les filles », ajoute Kayla.
Des policiers nationaux, regroupés au sein d’une association, observent deux journées de grève, les mardi 15 et mercredi 16 mars 2016, en vue de protester contre les actes d’assassinats, dont leurs collègues sont victimes.
Le mardi 8 mars 2016, le policier national Wilkenson Cius a été abattu par des individus non identifiés dans un mini-bus à l’avenue Martin Luther king (plus connue sous le nom de route de Nazon).
Le mercredi 2 mars 2016, Gérald François, un agent de la 18e promotion de la Pnh, a été tué, au Boulevard Harry Truman (plus connu sous le nom de « Bicentenaire »), près du bâtiment qui loge le Théâtre national d’Haïti.
Six policiers nationaux sont morts par balles, depuis le début de l’année 2016, selon les données disponibles. [bd emb rc apr 16/03/2016 10:50]