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Haïti-Politique : Un nouvel accord comme issue à l’impasse actuelle, préconise le professeur d’université Jhon Picard Byron

P-au-P, 11 mars 2016 [AlterPresse] --- Un nouvel accord politique, susceptible de réunir les forces vives du pays, est indispensable pour sortir de l’impasse actuelle, estime Jhon Picard Byron, professeur à l’Université d’État d’Haïti (Ueh), .

Les forces sociales doivent se mobiliser, à nouveau... dans la perspective d’une autre transition, souhaite Byron, invité à l’émission Ti chèz ba, en diffusion, les samedi 12 et dimanche 13 mars 2016, sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).

Le professeur Byron encourage une transition, qui impliquerait les divers protagonistes politiques et les classes populaires.

« Pour rétablir l’ordre constitutionnel, il faut une pause. La transition devient plus que nécessaire », souligne le responsable du département Anthropologie/sociologie à la Faculté d’ethnologie (Fe) et également directeur du Laboratoire de langage, discours et représentations (Ladirep) à l’Ueh.

Jhon Picard Byron appelle, également, à mettre de côté le parlement actuel, issu des élections des 9 août et 25 octobre 2015, jugées frauduleuses.

Les pouvoirs des 92 députés et de 14 nouveaux sénateurs, déclarés élus de ces scrutins controversés, ont été respectivement validés, le dimanche 10 janvier 2016 à la chambre basse, et le lundi 11 janvier 2016 au sénat.

Le parlement a procédé à l’ouverture officielle de la première session ordinaire de la 50e législature, lors d’une séance en assemblée nationale, le jeudi 4 février 2016.

La dynamique des forces populaires a bloqué la tentative de coup d’État présidentiel, mais pas celui des parlementaires, regrette Jhon Picard Byron.

« Nous avons un parlement imposé, avec des candidats mal élus », fustige le professeur, soulignant combien la transition souhaitée ne saurait inclure le parlement, qui fait partie du problème.

« Les forces politiques ne se sont pas concertées pour définir clairement une transition politique. Le colmatage nous met dans une situation impossible », déplore-t-il.

Même si l’accord du 6 février 2016 a été une démarche importante, pour sortir de l’impasse engendrée par l’ancien pouvoir de Joseph Michel Martelly, cet arrangement devrait être caduc après l’absence de l’autre partie signataire, en l’occurrence l’exécutif, estime-t-il.

Il faut retourner dans la dynamique de revendications, qui est fondamentalement liée à l’évaluation des élections des 9 août et 25 octobre 2015, souhaite l’anthropologue.

Entre-temps, la nomination officielle d’un nouveau conseil d’administration au sein du Conseil électoral provisoire (Cep) - composé de 9 conseillers dont 3 femmes, soit plus de 30% - n’attendrait plus maintenant que l’installation du gouvernement provisoire.

Ce vendredi 11 mars 2016, le premier ministre investi, Fritz-Alphonse Jean, a soumis ses pièces originales à la commission spéciale de la chambre des députés, chargée d’étudier ou de confirmer son éligibilité. [emb rc apr 11/03/2016 15:10]


TiChèzBa, édition du 5 mars 2016, invité Lemète Zephyr, linguiste

La mise en place d’une commission de vérification électorale s’avère « fondamentale » dans la conjoncture actuelle, affirme le linguiste Lemète Zéphyr.