P-au-P, 08 mars 2016 [AlterPresse] --- La commission de la chambre des députés chargée d’étudier la recevabilité ou non des pièces déposées par le premier ministre Fritz Alphonse Jean n’était toujours pas constituée dans la matinée du 8 mars, apprend AlterPresse.
La séance plénière prévue pour le 3 mars 2016 n’a pas eu lieu, faute de quorum. Il y aura une autre tentative durant cette semaine, annonce le président de la chambre des députés, Cholzer Chancy.
Ce dernier ne trouve pas d’explication à l’absence des députés à la séance. Pour lui, ce sont les présidents de blocs qui peuvent fournir les raisons de cette absence de quorum.
Les copies des pièces du premier ministre Fritz Alphonse Jean sont déposées au secrétariat de la chambre des députés depuis le 29 février 2016. Le premier secrétaire du bureau, Abel Descollines, avait qualifié le dépôt des 15 copies de pièces de Fritz Jean de vice de forme.
Le député A. Rodon Bien-Aimé, l’un des chefs de file du Groupe des parlementaires indépendants (Gpi) estime que le président Chancy pouvait utiliser son « pouvoir discrétionnaire pour monter la commission ».
« Le bureau issu des rangs de Phtk (parti haïtien Tèt kale du pouvoir sortant) et alliés est en train de trainer sur le dossier. La question n’est pas technique mais politique », poursuit-il.
Il existe trois blocs au niveau de la chambre des députés : le Groupe des parlementaires indépendants (Gpi), le Groupe de parlementaires à l’écoute du peuple (Gpep) et le Groupe Alliance parlementaire pour Haïti (Aph).
Comment sortir de l’impasse ?
Depuis la désignation, puis la nomination, suivie de l’investiture de l’économiste Fritz Alphonse Jean, l’Aph, le groupe majoritaire à la chambre des députés proches de l’ancien pouvoir du président Martelly et le groupe minoritaire au Sénat de la république emmené par Youri Latortue, ancien conseiller de Martelly, semblent jurés de faire échec au passage de Fritz Jean.
Jocelerme Privert, président provisoire de la république, est accusé d’avoir piétiné l’accord politique du 6 février 2016 et de ne pas jeter son dévolu sur Edgard Leblanc Fils endossé par les proches de Phtk et alliés.
Même si le Gpi se déclare pro Fritz Jean, Bien-Aimé estime que le président de la république et son premier ministre investi doivent faire les « concessions » et trouver le « consensus » nécessaire pour réussir sur le terrain de la chambre des députés.
Et encore la question de « partage des responsabilités » revient dans les discours. Les responsabilités sont assumées, en général, au niveau des ministères et des directions générales. [efd emb apr 08/03/2016 09 : 10]