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Haïti-Élections : L’expert indépendant des Nations unies, Gustavo Gallón, appelle à « une solution juste et efficace »

P-au-P, 1er mars 2016 [AlterPresse] --- L’expert indépendant de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur la situation des droits humains en Haïti, le Colombien Gustavo Gallón, appelle le président provisoire Jocelerme Privert à trouver « une solution juste et efficace », en ce qui concerne le processus électoral controversé de 2015, au terme d’une visite de 9 jours (du lundi 22 février au mardi 1er mars 2016) en Haïti.

« C’est une situation difficile à gérer, pour laquelle j’apprécie la volonté, démontrée par le président provisoire de trouver une solution juste et efficace, conformément aux accords faits et aux très courts délais fixés pour mener à bien la transition politique en cours », déclare Gallón, lors d’une conférence de presse, suivie par l’agence en ligne AlterPresse.

Le président provisoire Jocelerme Pivert et le premier ministre nommé Fritz-Alphonse Jean ont exprimé leur détermination à prendre des mesures, dans la limite de leurs mandats, pour avancer... avec les élections, rapporte-t-il.

« Les élections sont dans un processus qui attend d’être conclu. Le président provisoire m’a dit, en ma qualité d’expert indépendant (des Nations Unies), qu’il va respecter l’accord signé le 6 février 2016, selon lequel le gouvernement provisoire aura pour but de finaliser le processus électoral et d’assurer la formation d’un Conseil électoral provisoire (Cep) », poursuit-il.

Gallón indique avoir également rencontré cinq (5) des candidats à la présidence, qui « restent divisés », dit-il, entre une vérification du premier tour de la présidentielle du 25 octobre 2015 et une évaluation approfondie du processus électoral de 2015.

Il espère une normalisation de la situation actuelle et une concrétisation des recommandations, qu’il formule dans 5 domaines, au terme de sa mission d’observation des droits humains.

Les propositions de Gallón touchent « l’analphabétisme, la détention préventive prolongée, l’impunité sur les violations des droits humains du passé, la situation pénible des personnes affectées par des facteurs allant au-delà de la responsabilité de l’État (comme celle des personnes déplacées après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, des personnes d’origine haïtienne étant en ou venant de République Dominicaine, ou les victimes du choléra) et l’absence d’élections ».

Les droits des femmes doivent être également pris en considération dans la mise en œuvre de ces recommandations, encourage le Colombien, appelant à des efforts pour vaincre les difficultés éprouvées par les femmes.

Le parlement haïtien (contesté) actuel n’a aucune représentation de femmes, note l’expert indépendant des Nations unies en droits humains.

C’est le mardi 22 mars 2016 que le Colombien Gustavo Gallón doit présenter, à Genève (Suisse), son rapport d’observation de la situation en Haïti, au Conseil des droits humains de l’Onu.

Lors de sa dernière visite, effectuée, en Haïti, du 6 au 15 septembre 2015, Gallón a demandé au Cep de corriger les erreurs, enregistrées dans le processus électoral, et plaidé pour la création d’une « commission de vérité et réparation pour les victimes du choléra ». [bd emb rc apr 01/03/2016 15:50]