P-au-P, 29 février 2016 [AlterPresse] --- Le premier ministre sortant, Evans Paul, et les membres de son gouvernement ont boudé, le vendredi 26 février 2016, la présentation, sur la cour du palais national, du nouveau premier ministre, Fritz-Alphonse Jean, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
En compagnie de ministres de son gouvernement, Paul en avait fait l’annonce, lors d’un point de presse, donné dans sa résidence, quelques heures avant la présentation officielle de Fritz-Alphonse Jean par le président provisoire Jocelerme Privert.
« L’installation du premier ministre nommé est prévue, sans l’aval des présidents des deux chambres du parlement, sans la confirmation de l’éligibilité du premier ministre de consensus désigné et l’obtention du vote de confiance de sa déclaration de politique générale », met en avant, dans un communiqué, Evans Paul, pour expliquer son refus d’assister à la présentation officielle de Fritz-Alphonse Jean.
Ces « formalités irritantes » sont prévues, dit-il, par l’accord politique de sortie de crise du 6 février 2016, signé entre le président sortant Michel Martelly, le président du sénat, Jocelerme Privert (alors président de la chambre haute) et le président de la chambre des députés, Cholzer Chancy.
Evans Paul affirme ne pas entendre, en répondant à ladite invitation, s’associer à des violations flagrantes de la Constitution de 1987 amendée et de l’accord, « pourtant conçu, rédigé, négocié et signé par le sénateur Privert lui-même, qui en est, d’ailleurs, le principal bénéficiaire ».
Privert, qui est devenu président provisoire à la faveur du dit accord, s’est engagé à compléter le processus électoral initié en 2015, le deuxième tour étant fixé au 24 avril 2016, rappelle-t-il.
Une correspondance d’Evans Paul, - un premier ministre installé de facto, le 18 janvier 2015, sans aucune présentation de politique générale au parlement - a été acheminée au président provisoire, spécifiant les motifs de sa non-participation à la cérémonie de présentation du premier ministre nommé.
L’investiture de Jean a eu lieu en présence, notamment, de représentants du secteur politique, du parlement et de diplomates haïtiens et étrangers.
Lors de cette présentation officielle, Privert a souhaité un vote de confiance du parlement à son premier ministre nommé, prochaine étape indispensable dans la formation d’un nouveau gouvernement dit de transition.
De son côté, Fritz-Alphonse Jean a appelé à l’union en vue de contribuer à « la construction de la base, qui provoquera, à plus long terme, le miracle de la renaissance haïtienne ».
Fritz-Alphonse Jean estime urgent de « créer les conditions, nécessaires à la réalisation d’élections crédibles, honnêtes et transparentes, et, parallèlement, (de) rétablir la stabilité macroéconomique en procédant au redressement des finances publiques ».
« Nous sommes venus pour permettre, par des actes et des gestes citoyens, le retour de la confiance entre nous, dans la divergence, mais dans une finalité de concorde », annonce Fritz-Alphonse Jean.
Après cette présentation officielle, du premier ministre nommé, le parlement devrait confirmer l’éligibilité du premier ministre de consensus désigné et l’inviter, accompagné des membres de son gouvernement, à énoncer, par-devant les deux chambres, en séance plénière, sa déclaration de politique générale, afin de recevoir le vote de confiance ou de censure.
Une fois, le vote de confiance obtenu, Fritz-Alphonse Jean devrait être immédiatement installé dans ses fonctions, indique l’accord du 6 février 2016, conclu entre l’ancien président Joseph Michel Martelly et les présidents des deux chambres du parlement - dont Jocelerme Privert, alors président du sénat. [emb rc apr 29/02/2016 12:10]