P-au-P, 25 février 2016 [AlterPresse] --- L’initiative du Mouvement patriotique démocratique et populaire (Impdp) dénonce une « transition téléguidée » pour la continuité du coup d’état électoral de 2015, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
L’installation du parlement issu des élections controversées de 2015 et du président provisoire, Jocelerme Privert, constitue une consécration de la poursuite du coup d’état électoral orchestré par la communauté internationale, dont le Core Group, relève l’Impdp dans son communiqué en date du 24 février 2016.
L’accord de sortie de crise du 6 février 2016, conclu entre l’ancien président Joseph Michel Martelly et les présidents des deux chambres du parlement représente une atteinte à la souveraineté populaire, critique-t-elle.
Elle estime que, dans un tel contexte politique, un gouvernement de transition nuirait à la dignité du pays.
L’accord prévoyait des consultations entre le président provisoire avec les présidents des deux (2) chambres du parlement autour du choix d’un nouveau chef de gouvernement.
Le parlement devrait confirmer l’éligibilité du premier ministre de consensus désigné et l’inviter, accompagné des membres de son gouvernement, à se présenter par devant les deux (2) chambres, en séance plénière, afin de recevoir le vote de confiance ou de censure de sa déclaration de politique générale.
Une fois le vote de confiance obtenu, le premier ministre devra être immédiatement installé dans ses fonctions.
Aucune communication officielle n’a encore révélé le nom du premier ministre de consensus qui devait être connu le mercredi 24 février 2016, comme l’a annoncé le président provisoire, lors d’un point de presse au palais national le même jour.
Fustigeant le Core Group qui veut continuer à dominer le pays, l’Impdp exige, par ailleurs, du pouvoir provisoire l’annulation des décrets et arrêtés pris par l’ancienne administration de Martelly en dehors de la Constitution.
Elle réclame également la suspension de tout contrat visant à exploiter les mines dans les zones franches et les paradis fiscaux de la Gonâve et de l’Ile-à-Vache.
La Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) et la Plateforme des organisations de défense des droits humains (Pohdh) dénoncent un plan de liquidation de l’Ile de la Gonâve (d’une superficie de 743 km²), en face de la baie de Port-au-Prince.
Pris par l’administration politique sortante de Michel Martelly et d’Evans Paul, le jeudi 7 janvier 2016, le décret - créant le Centre financier international de l’ile de la Gonâve (Cfig) - participe d’un véritable plan de liquidation pour livrer le pays aux capitalistes étrangers par le biais des « bourgeois » haïtiens, fustige le Kolektif jistis min (Collectif pour la justice dans l’exploitation des mines / Kjm), dans des déclarations à AlterPresse. [sj emb gp apr 25/02/2016 14:10]