Español English French Kwéyol

Haïti-Politique : Plusieurs organisations sociales dénoncent la prochaine mise en place d’un gouvernement de transition

P-au-P, 22 février 2016 [AlterPresse] --- Diverses organisations dénoncent l’éventuelle mise en place d’un gouvernement de transition, issu de l’accord de sortie de crise du 6 février, signé entre l’exécutif et le parlement, dans des positions rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Les organisations, dont le Cercle d’étude en littérature gramscienne (Sèk Gramsci, en Créole), le Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf), le Mouvement démocratique populaire (Modep) et l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh,) continuent de qualifier cet accord de coup d’État parlementaire.

Elles considèrent l’élection - au second degré, par le parlement contesté, le 14 février 2016 - de Jocelerme Privert à la présidence politique d’Haïti comme une tentative de protéger les intérêts des impérialistes, des multinationales et de finir avec la mobilisation populaire.

Depuis cette élection ; le dimanche 14 février 2016, beaucoup de protagonistes de la société, comme ceux des partis politiques, des organisations de la société civile, du secteur économique, ont changé d’attitude, sans se questionner sur la portée d’une telle démarche, relèvent-elles.

Dans toutes les négociations, initiées par Privert, la question de l’audit sur la gestion du pouvoir Martelly n’aurait pas été très claire, fustigent-elles.

« Cette situation démontre que la transition, annoncée, est une transition de la continuité, qui ne se démarque pas des anciennes pratiques », mettent-elles en garde, soulignant combien la transition annoncée risque de conduire Haïti sur la route « du renforcement de la domination, de la misère et du pillage des ressources du pays ».

Ces organisations exigent un audit des cinq (5) années (samedi 14 mai 2011 - dimanche 7 février 2016) de gestion du pouvoir par l’ancien président, Michel Martelly, l’annulation de tous les décrets et arrêtés illégaux, qui ont été pris durant cette période, comme celui concernant l’acquisition de biens meubles et immeubles sur l’Ile de la Gonâve, ainsi que les contrats visant à exploiter les ressources souterraines et maritimes du pays.

Des échanges ont eu lieu, du mardi 16 au jeu 18 février 2016, entre le président provisoire et des représentants de partis politiques de l’opposition et de la société civile, en vue de la désignation d’un premier ministre de consensus et de la mise en place d’un nouveau Cep.

Ces séries de consultations, avec les différents secteurs de la vie nationale, s’inscrivent autour de l’application de l’accord de sortie de crise du 6 février 2016, dont l’impérieuse nécessité serait, d’aboutir, dans le meilleur délai, à la désignation d’un premier ministre et à la formation d’un gouvernement de consensus, ainsi qu’à la nomination des membres du Cep. [bd emb rc apr 22/02/2016 1:50]