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Haïti-Élections : Le Collectif des élus victimes du Cep exige la mise en place d’une commission d’enquête et de vérification électorale

P-au-P, 19 février 2016 [AlterPresse] --- Le Collectif des élus victimes du Conseil électoral provisoire (Cep) affirme supporter la position du Groupe des huit (8) candidats à la présidence (G-8), exigeant la formation d’une commission d’enquête indépendante et de vérification électorale (Ceive).

Il demande à ses mandants, dans les 24 circonscriptions concernées par les cas de corruption impliquant, entre autres, les membres du Conseil électoral provisoire (Cep) présidé par Pierre-Louis Opont, à rester mobilisés jusqu’à la formation de cette commission, dans un communiqué en date du 17 février 2016, transmis à AlterPresse.

Le G-8 réclame, du président provisoire Jocelerme Privert, la formation d’une commission d’enquête indépendante et de vérification électorale, qui sera chargée d’épurer le processus électoral et de rétablir la sincérité du scrutin, de réévaluer les décisions des Bureaux de contentieux électoraux départementaux (Bced) et du Bureau du contentieux électoral national (Bcen).

Le G-8 appelle à confirmer les parlementaires, régulièrement élus, et à éjecter, du parlement, ceux mal élus, tout en recommandant au gouvernement provisoire de consensus « toutes mesures jugées utiles et susceptibles de rétablir la confiance ».

Le Collectif des élus victimes du Conseil électoral provisoire demande, au commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, de mettre l’action publique en mouvement contre les anciens conseillers électoraux Vijonet Demero, Yolette Mengual, Lourdes Edith Joseph, Yolette Mengual, Ricardo Augustin et Marie Carmelle Paul Austin et le chef du cabinet de l’ex-président du Cep, Jean-Claude Henry, des anciens membres du Bcen pour corruption et enrichissement illicite, à l’exception du juge Durin Duret Junior.

Se disant disposé à coopérer avec la justice haïtienne, pour qu’un exemple soit enfin tracé dans le cadre de la lutte contre la corruption, ce collectif des élus victimes du Conseil électoral provisoire déclare qu’il n’acceptera pas la politique du fait accompli.

La poursuite du processus électoral, dans la paix et la tranquillité, doit passer par la mise en place de la Commission d’enquête indépendante et de vérification électorale, estime-t-il.

Pour sa part, l’Amicale des juristes haïtiens exprime « de sérieuses réserves quant à la possibilité pour le pays de poursuivre un processus électoral en pourriture », dans une lettre ouverte datée du mercredi 17 février 2016, adressée au président provisoire, Jocelerme Privert.

Des pourparlers ont débuté, cette semaine, entre Privert et plusieurs secteurs de la vie nationale en vue de la mise en place d’un nouveau Cep.

Le mercredi 17 février 2016, Privert s’est entretenu avec des responsables de la Fédération protestante d’Haïti (Fph), de la presse, des droits humains, dans la perspective d’une nouvelle désignation de représentantes / représentants au sein du Conseil électoral.

Les secteurs concernés devraient désigner de nouveaux membres au sein de l’institution électorale, pour la reprise des activités électorales, dans un délai n’excédant pas 72 heures.

Les revendications générales de divers secteurs, en faveur d’une évaluation en profondeur du processus électoral controversé de 2015, ont abouti au renvoi sine die des élections, programmées pour le 24 janvier 2016, par un Cep décrié, dont 6 de ses membres ont démissionné de leur fonction à la fin de janvier 2016. [bd emb rc apr 19/02/2016 11:44]