P-au-P, 12 février 2016 [AlterPresse] --- La Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh) exhorte le gouvernement et le parlement à entamer un dialogue constructif avec la classe politique et tous les secteurs de la vie nationale, afin de trouver une solution négociée à la crise.
Le processus entamé par les parlementaires ne fera que diviser la nation et renforcer les divisions, avertit la Cneh, dans une note en date du 11 février 2016, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Au-delà des dates fatidiques, il nous faut, dans le dialogue, trouver un projet d’intérêt général, recommande-t-elle.
« La crise politique, qui sévit dans le pays, perturbe la paix sociale et, par conséquent, entrave le bon fonctionnement des écoles, et risque ainsi de pénaliser des centaines de milliers d’élèves et d’acteurs du système éducatif », craint la Cneh, dont son ancienne secrétaire générale, Lourdes Edith Joseph, occupe encore la fonction de conseillère électorale au sein de l’organisme électoral décrié (réduit, depuis fin janvier 2016, à seulment 3 membres - toutes des femmes - sur 9).
Les enjeux sociétaux devraient prévaloir sur les enjeux politiciens, ajoute la Cneh, tout en demandant aux protagonistes de mieux poser la question de la construction de la nation.
Appelant à la suspension du processus d’inscription, entamé par le parlement, elle estime que le choix de dirigeants devrait d’abord répondre à un itinéraire défini.
La commission bicamérale spéciale, chargée de préparer l’élection d’un président provisoire, a déjà enregistré 8 candidats, dans le cadre de ce processus.
Ce processus fait suite à un accord de sortie de crise, signé, le 6 février 2016, entre Michel Martelly et le parlement, en vue du choix d’un président provisoire pour combler le vide laissé par le départ de l’ancien président, à la fin de son mandat le 7 février 2016, en l’absence d’un successeur élu.
Dans le cadre de cette entente, le parlement prévoit l’élection d’un président provisoire le 13 février et son installation le 14 février 2016.
Cet arrangement, qualifié de mort-né pour certains et, pour d’autres, de pas vers la bonne direction, continue de susciter de vifs débats dans le pays.
Le Groupe des huit candidats à la présidence (G-8) de l’opposition souhaite qu’un juge de la Cour de cassation assume le poste de président provisoire, alors que d’autres optent, paradoxalement, pour le président du sénat, Jocelerme Privert, partie prenante de l’accord du 6 février 2016. [sj emb rc apr 12/02/2016 14:00]