Communiqué de plusieurs organisations de défense des droits humains
Transmis à AlterPresse le 8 février 2016
Les Organisations de Promotion et de Défense des Droits Humains signataires de la présente note rappellent qu’il y a deux ans de cela, le 8 février 2014, l’ingénieur Daniel DORSINVIL, Coordonnateur Général d’alors de la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) et son épouse, l’Infirmière Girldy LARÈCHE, ont été lâchement assassinés par balles par des individus armés à l’angle de l’Avenue Martin Lutherking et de la Rue Bois Patates, Port-au-Prince, vers 11h 30 du matin.
Ces organisations constatent que, jusqu’à date, ce double crime odieux reste impuni et presque rien n’a été fait pour leur donner justice. Le seul acte de suivi judicaire, jusque-là connu des familles, des organisations des droits humains et du grand public en général, a été la publicisation d’un présumé criminel arrêté et présenté à la presse, sous le nom de Mackendy Joseph alias Tipikan,Bebeto Jean alias ti bout sim, Guimy Bien-Aimé, Deravil Saint-Juste et Genese Sidrack. Était-ce un simple simulacre aux fins publicitaires ? A quel point se trouve l’enquête en vue de rendre justice aux trois enfants du couple abattu, aux familles et aux parents des victimes ? La justice haïtienne continue-t-elle à passer sous silence et à banaliser un tel drame ?
Nous, les Organisations de Promotion et de Défense des Droits Humains de concert avec les parents et amis des victimes, levons la voix pour dénoncer la lenteur de la justice à poursuivre les auteurs et coauteurs de ce double crime. Les autorités judicaires agissent jusqu’à date comme si les familles des victimes et la société en général n’ont ni droit à l’information, ni droit à la justice. Est-ce une façon de signifier à tout le monde que le dossier est déjà classé dans « l’enquête se poursuit », comme bon nombre de crimes politiques commis dans le pays ?
Nous, les Organisations de Promotion et de Défense des Droits Humains signataires de la présente note, les parents et proches des victimes de cet assassinat, refusons toujours d’admettre cette farce et continuons de réclamer justice pour les victimes, réparation pour leur famille, et la vérité pour la société sur ce dossier. Nous voulons savoir qui sont ceux qui ont fait et commandité les crimes sur Daniel Dorsinvil et Girldy Lareche et ce qui se fait pour faire avancer le dossier. Ce n’est pas possible que des citoyens paisibles et honnêtes soient traités et continuent d’être traités par différents types d’autorités du pays comme des « Kabrit san gadò » à l’égard desquels on peut faire ce qu’on veut et quand on veut. Il faut que soit sonné à jamais le glas de l’impunité. Nous demandons à la police judiciaire de faire le point sur l’enquête qu’elle a ouverte à l’occasion et à la justice de jouer convenablement son rôle.
Abas l’impunité ! Justice pour Daniel Dorsinvil et Girldy Larèche !!!
Les enfants victimes, les familles et les Organisations de Promotion et de Défense des Droits Humains signataires de la présente note exigent que la lumière soit faite autour de ce double crime pour que la justice puisse triompher.
Port-au-Prince, le 8 février 2016
Suivent les signatures :
1. Kettly JULIEN, Directrice Exécutive de l’IMED (Institut Mobile d’Education Démocratique) ;
2. Alfreud PIERRE, Coordonnateur (ORREM) Observatoire de Recherche sur les Rapports Elites-Population et Migrations ;
3. Pierre Garot NERE, Directeur Exécutif de la SOHDDH (Solidarité Haïtienne de Défense des Droits Humains ;
4. Landy LECONTE, Officier de Programme Défenseurs Plus ;
5. Léon DUMONVIL, Responsable Juridique de la FGAJ (Fondation du Groupe d’Alternative de Justice) ;
6. Stephora BIEN AIME, Secrétaire Générale du GIDH (Groupe d’Intervention en Droits Humains) ;
7. Charlot JEUDY, Coordonnateur de l’Association KOURAJ ;
8. Litan DORIVAL, Responsable de Programme de la Fondation « Zanmi Timoun » ;
9. Fritznel PIERRE, Directeur Exécutif du Combite pour la Paix et le Développement ;
10. Delouis CHARLES, Coordonnateur de l’INICAPRODDH (Initiative Citoyenne Artibonitienne pour la Promotion et la Défense des Droits Humains) ;
11. Evelyne CHERON, Coordonnatrice de la COHFEL (Coalition Haïtienne des Femmes Leaders) ;
12. Magalie Baltazar JEAN, Secrétaire Exécutive AJFCDHA (Association des Jeunes Femmes Pour la Culture et le Développement d’Haïti) ;
13. Wilfrid JOACHIN, Coordonateur du PACNE (Action Contre la Pauvrete du Nord’Est) ;
14. Ronald LARECHE, Représentant les familles des victimes ;
15. Antonal MORTIME, Secrétaire Général de la NEHRO (New England Human Rights Organisation).
Pour Authentification :
Kettly JULIEN
Directrice Exécutive IMED
Ronald LARECHE
Représentant des familles des Victimes
Antonal MORTIME
Secrétaire Général de la NEHRO