Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 03 févr. 2016 [AlterPresse] --- La crise politique, les énormes plantations de petit mil ravagées dans plusieurs villes et la fièvre Zika ont ponctué la marche des événements au cours du mois de janvier 2016, en Haïti, observe AlterPresse.
Des étapes, allant du vendredi 29 janvier au lundi 8 février 2016, ont été proposées dans un calendrier de sortie de crise, transmis à l’exécutif par le parlement, pour éviter le vide institutionnel à la fin du mandat du président Michel Martelly, le 7 février 2016.
Aucune action, en ce sens, n’a été mise en application.
La proposition du sénat exigeait, entre autres, la démission du premier ministre de facto Evans Paul, qui devait être effective le samedi 30 janvier 2016, en vue de la formation d’un gouvernement de consensus pour assurer la transition.
Mais, Evans Paul est toujours au poste de chef de gouvernement, jusqu’à ce mercredi 3 février 2016.
Après l’annulation du second tour de la présidentielle et des législatives partielles du 24 janvier 2016, des mobilisations de l’opposition se sont poursuivies dans la capitale Port-au-Prince, les vendredi 29 et samedi 30 janvier 2016, pour réclamer le départ de l’équipe au pouvoir et la mise en place d’un gouvernement de transition.
Des partisans du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir ont aussi défilé aux Gonaïves (département de l’Artibonite) et à Port-au-Prince, les mardi 26 et jeudi 28 janvier 2016, respectivement, pour réclamer la reprise du second tour de la présidentielle et rejeter la mise en place de tout gouvernement de transition.
La communauté internationale a exprimé ses inquiétudes face au report de ces élections et aux manifestations émaillées de violences, qui ont lieu à Port-au-Prince.
Face à cette situation politique qui risque d’exploser, une délégation de l’Organisation des Etats américains (Oea), sollicitée par Martelly, est arrivée à Port-au-Prince, le dimanche 31 janvier 2016, pour entamer des rencontres avec l’exécutif, le sénat et différents secteurs politiques, en vue de trouver une solution pour faciliter l’achèvement du processus électoral.
Le président du Conseil électoral provisoire (Cep), Pierre-Louis Opont, a remis sa démission le 28 janvier 2016, au président Joseph Michel Martelly, deux jours après l’invitation de ce dernier, à des secteurs de la société civile, pour désigner de nouveaux membres au Cep, en remplacement de ceux qui ont démissionné.
Après le 7 février 2016, « si aucun accord n’est trouvé, je ne laisserai pas le pays dans l’incertitude », avait déclaré, peu de temps avant cette démission, Martelly, lors de l’inauguration de nouvelles infrastructures socio-économiques au wharf de Jérémie, à Port-au-Prince, le 28 janvier 2016.
En dépit du fait que des propositions de sortie de crise soient actuellement sur la table des négociations entre les protagonistes politiques, l’avenir politique reste flou.
Plusieurs secteurs sociaux, comme l’Initiative Mouvement patriotique démocratique populaire (Mpdp), appuient le mouvement de désobéissance et de rébellion générale, en vue d’un gouvernement de transition
Malgré la validation, entre les 10 et 11 janvier 2016, de 92 nouveaux députés et 14 sénateurs au parlement, issus des élections controversées des 9 août et 25 octobre 2015, l’ouverture de la 50e législature demeure dans l’impasse.
Pertes énormes de plantations de petit-mil en divers endroits
Au niveau agricole, une autre impasse est liée aux pertes énormes, enregistrées, au début du mois de janvier 2016, dans les plantations de petit mil, dans plusieurs communes du pays, notamment à Boucan Carré, Thomonde, Hinche, Maïssade, Thomassique 5Plateau central) et Petit-Goâve (Ouest).
Des dispositions auraient été prises pour accompagner les agricultrices et agriculteurs, dont les plantations de petit mil ont été ravagées par des pestes.
Le Ministère de l’agriculture des ressources naturelles et du développement rural (Marndr) entendrait, à travers ses mécanismes, dans un premier temps, atténuer les effets de ces destructions sur les prochaines campagnes agricoles.
Ces dommages ont été provoqués par des pestes, notamment des pucerons jaunes (Melanaphis sacchari), des cochenilles farineuses (Pseudococcus sp), des Aleurodes (Aleurodes vaporariorium) et des champignons dus à l’alimentation des insectes et aux changements climatiques, précise le Marndr.
La fièvre Zika a atteint Haïti
Pour couronner le tout, 125 personnes atteintes de la fièvre Zika ont été détectées en janvier 2016 à travers les dix (10) départements du pays, selon le ministère de la santé publique et la population.
L’Ouest avec 35% de cas et le Nord avec 32% comptent le plus grand nombre de cas recensés.
La transmission du virus Zika de la mère à l’enfant pendant la grossesse pourrait entrainer la microcéphalie chez le fœtus, selon des experts en santé.
La victoire de la sélection nationale masculine senior de football, un soulagement
Dans ce contexte délétère, la victoire de la sélection nationale masculine senior de football, face à Trinidad et Tobago, constitue un soulagement pour la population haïtienne, notamment les amantes et amants du ballon rond.
Dans la soirée du vendredi 8 janvier 2016, à Estadio Rommel Fernández (Panama), l’équipe masculine senior haïtienne a battu 0-1 (mi-temps 0-0) son homologue, dans le cadre d’un match de barrage unique, qualificatif pour le tournoi du centenaire de la Copa America, en juin 2016, aux Etats-Unis d’Amérique.
Pascal Millien, entré en cours de jeu à la place de Sony Mustivar, a marqué le but de la victoire à la 83e minute de jeu. [emb rc apr 03/02/2016 09:50]