P-au-P, 03 févr. 2016 [AlterPresse] --- Le calendrier de sortie de crise, proposé par le parlement haïtien à l’exécutif n’a pas été, jusqu’à présent, mis en œuvre, indique à AlterRadio, le sénateur de l’ouest, Antonio Chéramy, de son nom d’artiste Don Kato.
Des étapes allant du 29 janvier au 8 février 2016 ont été proposées dans ce calendrier, pour éviter le vide institutionnel à la fin du mandat du président Michel Martelly, le 7 février prochain.
« Un ensemble de points devraient être discutés avant même une assemblée nationale. Des concertations qui devraient se faire avec les différents secteurs de la vie nationale n’ont jamais eu lieu. Aucun des points proposés dans le calendrier n’a été mis en application », fait savoir Chéramy.
L’un des premiers points dans ce calendrier consiste en la démission du premier ministre Evans Paul, indique-t-il.
Le premier ministre est toujours à son poste, malgré les rumeurs persistantes qui circulent à propos d’une éventuelle démission du chef du gouvernement, a confirmé dans l’après-midi du 2 février la primature.
« Il serait important que tous les secteurs de la vie nationale s’unissent pour voir s’ils peuvent sortir le pays de la crise politique actuelle. Il est important que les acteurs politiques écoutent les cris des masses qui manifestent dans les rues ».
Une démission de Evans Paul pour permettre la nomination par Martelly d’un autre premier ministre, n’équivaudrait-il pas à donner au président qui termine son mandat la possibilité de nommer son successeur ?
Le sénateur du Nord, Wesner Polycarpe voit comme une provocation, toute éventuelle décision de laisser au chef de l’Etat Michel Martelly le soin de choisir un nouveau premier ministre, pour remplacer l’actuel chef du gouvernement.
Il réclame le départ sans condition de Martelly.
Pour l’instant, les noms des éventuels remplaçants d’Evans Paul dont celui de l’ancien président du sénat, Andris Riché, circulent au parlement, sans qu’une liste formelle ait été soumise par le chef de l’État.
Selon la proposition du sénat, il y aurait à désigner un premier ministre, muni d’une feuille de route, qui pourra être ratifié par le parlement et jouir d’une totale légitimité.
« Ce premier ministre de consensus devra être installé avant le 7 février 2016 en vue de garantir la gouvernance/gouvernabilité immédiate de l’après 7 février 2016 », précise le document de la chambre haute.
Entre temps, la table de l’opposition démocratique du Groupe des huit (8) candidats à la présidence compte poursuivre, du jeudi 4 au dimanche 7 février 2016, sa série de manifestations dans les rues de la capitale Port-au-Prince contre le chef de l’Etat Michel Martelly.
La mobilisation entend réclamer la libération des prisonniers politiques, la mise en place d’un gouvernement de transition et le départ du président dont le mandat arrive à terme le 7 février prochain.
Plusieurs secteurs politiques dont le G-8 ont émis des propositions en vue de trouver une issue à la crise électorale, issues des élections controversées des 9 août et 25 octobre 2015. [jep emb gp apr 03/02/2016 07:00]