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Haïti-Cep : Yolette Mengual démissionne, après Pierre-Louis Opont

P-au-P, 29 janv. 2016 [AlterPresse] --- La conseillère électorale Yolette Mengual a remis sa démission, au président de la république Michel Martelly, ce vendredi 29 janvier2016, quelques heures après celle de Pierre Louis Opont.

« J’ai le regret de vous présenter ma démission, comme membre du Conseil électoral provisoire (Cep). Cette décision intervient à un carrefour, où j’estime avoir servi avec patriotisme mon pays. Elle est personnelle et volontaire », lit-on dans la lettre de démission, dont une copie a été consultée par AlterPresse.

La décision de Mengual arrive quelques jours, après qu’elle a annoncé s’être réintégrée au Cep.

Cette auto-réintégration a été vue comme une atteinte aux valeurs prônées par les féministes haïtiennes, a dénoncé l’organisation féministe Fanm yo la, dans une note en date du 26 janvier 2016.

Préalablement, Yolette Mengual - Ndlr : dont la désignation au Conseil électoral, en janvier 2015, a découlé de « manipulation intéressée », selon les dénonciations de différentes organisations de femmes qui s’étaient retirées du processus de choix d’une représentante des femmes - avait suspendu temporairement sa participation aux activités du Conseil, en vue de mener une bataille judiciaire, disait-elle, contre les accusations de corruption dont elle a été l’objet.

Ainsi, à la date du 29 janvier 2016, le Conseil électoral provisoire devient-il dysfonctionnel.

Six (6) des neuf (9) membres du dit Conseil ont, à présent, remis leur démission, à savoir les représentants du secteur des droits humains, Jaccéus Joseph, de la conférence épiscopale catholique romaine, Ricardo Augustin, des cultes réformés, Vijonet Deméro, du secteur de la presse, Pierre Junior Manigat, du Forum économique du secteur privé, Pierre-Louis Opont et du « secteur des femmes », Yolette Mengual, non validée par plusieurs organisations de femmes, dont la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), Kay Fanm, Konbit Fanm Saj, Fanm Deside et Enfo Fanm.

Par lettre, en date du 28 janvier 2016, le président du Cep a, finalement, remis sa démission au président Joseph Michel Martelly.

La décision d’Opont fait suite à une correspondance, datée du 27 janvier 2016, du Forum économique du secteur privé, qui l’avait choisi pour être membre du Cep.

A quelques jours de l’expiration de son mandat, le 7 février 2016, Martelly a écrit à des secteurs de la société civile, le 25 janvier 2016, pour leur demander de désigner de nouveaux membres au Cep, en remplacement de ceux qui ont démissionné.

Des secteurs socio-politiques, notamment la Sofa et le Groupe des huit (8) candidats à la présidence (G-8), réfractaires aux résultats controversés de la présidentielle du 25 octobre 2015, ont critiqué cette invitation de Martelly.

En réponse à cette invitation, l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) a préconisé la mise en place d’un Cep, qui serait issu d’une entente globale, en vue d’une solution à la crise politique.

Après le 7 février 2016, « si aucun accord n’est trouvé, je ne laisserai pas le pays dans l’incertitude », a déclaré le président Martelly, lors de l’inauguration des infrastructures socio-économiques du wharf de Jérémie, à Port-au-Prince, le jeudi 28 janvier 2016.

Plusieurs propositions de sortie de crise sont actuellement sur la table des négociations, impliquant particulièrement l’exécutif et le sénat. [jep emb rc apr 29/01/2016 16:10]