P-au-P, 28 janv. 2016 [AlterPresse] --- Des milliers de partisans du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir ont défilé, ce jeudi 28 janvier 2016, dans les rues de la capitale Port-au-Prince pour réclamer la reprise du second tour de la présidentielle et rejeter la mise en place de tout gouvernement de transition, observe AlterPresse.
« A bas une opposition destructrice. Nous réclamons la paix dans le pays » sont parmi les slogans scandés durant la manifestation démarrée à proximité de la place publique du Canapé-Vert (secteur est).
Une partie des manifestants avaient le visage camouflé sous des T-shirts entourant leur tête. La plupart étaient vêtus de T-shirts rose, portant l’effigie du candidat à la présidence du Phtk, Jovenel Moise, arrivé en tête des résultats du premier tour du scrutin présidentiel du 25 octobre, selon les données publiées par le Conseil électoral provisoire (Cep).
Les protestataires ont brandi des pancartes et scandé des propos hostiles à l’opposition politique, qui d’après eux, serait à la base du report du deuxième tour du 24 janvier.
« Nous voulons une solution pour le pays. Cette solution n’est pas la transition, mais de préférence la tenue des élections, parce que la transition ne nous mènera nulle part. Une personne qui veut le pouvoir doit se rendre aux élections », clame un manifestant.
Plusieurs propositions de sortie de crise sont actuellement sur la table des négociations impliquant particulière l’exécutif et le sénat.
Accompagnés d’un char musical qui diffusait des anciens tubes de Michel Martelly (alias Sweet Micky), les manifestants ont parcouru les rues de l’Avenue Martin Luther King et de Lalue, entre autres. Ils se dirigeaient en milieu d’après-midi vers le Champ de Mars, principale place publique qui se trouve dans le périmètre du palais national toujours en ruine.
Préalablement, des centaines de partisans du pouvoir ont également manifesté contre l’opposition aux Gonaïves, le mardi 26 janvier 2016.
Ils ont lancé des pierres sur le lycée Fabre Geffrard à cause du refus des élèves de prendre part à leur mobilisation pro-gouvernementale.
Face à cette situation de tension et de panique, des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont été obligés de faire usage de gaz lacrymogènes pour rétablir le calme.
Entre temps, deux nouvelles journées de manifestation de l’opposition sont prévues à Port-au-Prince, les vendredi 29 et samedi 30 janvier en vue de continuer d’exiger le départ du président, dont le mandat arrive à terme le 7 février prochain. Ils veulent aussi la mise en place d’un gouvernement de transition et d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les fraudes enregistrées lors du scrutin du 25 octobre 2015.
Diverses mobilisations enclenchées contre les résultats des élections des 9 août et 25 octobre 2015, jugées frauduleuses, ont entraîné une détérioration de la situation politique, qui a contraint le Cep à annuler le deuxième tour du scrutin. [jep emb gp apr 28/01/2016 15 : 50]