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Haïti-Politique : Un gouvernement de transition pour sortir de la crise, propose le G-8

P-au-P, 25 janv. 2016 [AlterPresse] --- Le Groupe des huit candidats à la présidence (G-8) souhaite la mise en place d’un gouvernement de transition pour une sortie de crise, dans un document daté du dimanche 24 janvier 2016, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

Ce gouvernement de transition devrait être formé du président de la cour de Cassation, qui sera investi de la fonction de président de la république pour le temps de la transition, suggère-t-il. dans ce document qui est soumis à plusieurs secteurs.

Il fait partie d’un ensemble de propositions de sortie de crise qui sont élaborées depuis l’apparition des signes de dégradation de la situation politique avec les mécontentements suscités par la gestion désastreuse du processus électoral, stoppé le 22 janvier.

Un premier ministre de consensus doit être nommé par le président provisoire parmi les personnalités politiques du pays, connues pour leur engagement politique, leur compétence et leur sérieux, propose le G-8.

Des membres du cabinet ministériel qui n’excéderont pas quinze ministres seraient choisis par le président provisoire en accord avec le premier ministre parmi des personnalités politiques connues du pays.

Ce gouvernement provisoire aura pour attributions, de mettre en place une commission d’enquête indépendante composée de cinq membres désignés par des secteurs crédibles et une commission d’indemnisation des victimes des journées de rébellion contre le régime Tèt-Kale.

Il doit aussi veiller à la bonne utilisation des fonds qui y seront alloués.

Ce gouvernement se chargerait de faire fonctionner les collectivités territoriales et l’Etat central, faire respecter les engagements internationaux d’Haïti, combattre la corruption sous toutes ses formes et de compléter le processus électoral conformément aux recommandations de la commission d’enquête électorale.

Des mesures d’apaisement en faveur des masses populaires et paysannes, des instituteurs et professeurs, des policiers et des gagne-petit en général devraient être prises.

Le gouvernement provisoire doit aussi appliquer les recommandations de la Commission d’enquête électorale indépendante, réaliser l’audit de la gestion du pouvoir Tèt-kale, libérer les prisonniers politiques et reporter le second tour des élections en attendant le rapport de la commission.

Il serait assisté dans sa tâche, avec voix consultative, par les assemblées parlementaires actuelles.

Il aurait à reconstituer le Cep dans le cadre d’un processus transparent et crédible et à compléter le processus électoral conformément aux recommandations de la commission prévue et poursuivre, dans le respect de la loi, les corrompus.

Dans un communiqué en date du 22 janvier 2016, le G-8 a salué la combativité du peuple haïtien et l’invite à ne pas se complaire dans le triomphalisme et à rester vigilant et mobilisé jusqu’à la satisfaction de ses légitimes revendications.

Les samedi 23 et dimanche 24 janvier 2016, après l’annulation du second tour de la présidentielle et des législatives partielles, des manifestations intensives et violentes se sont poursuivies dans le pays notamment dans les rues de la capitale Port-au-Prince et les villes de province pour exiger le départ du président Michel Martelly dont le mandat arrive à terme le 7 février 2016.

Des dégâts énormes sur des biens matériels comme des infrastructures électorales, des maisons privées, des écoles et des véhicules ont été enregistrées au cours de ces derniers jours dans le pays.

Malgré l’annulation du scrutin, l’opposition entend continuer la mobilisation anti-gouvernementale dans les rues jusqu’au 7 février 2016.

Des partisans du pouvoir ont également gagné les rues dans plusieurs villes du pays, notamment dans le nord et l’est. Ils demandent la poursuite du processus électoral et se prononcent contre tout gouvernement de transition. [sj emb gp apr 25/01/2016 16 : 00]