P-au-P., 30 nov. 04 [AlterPresse] --- La journée mondiale du sida le 1er décembre 2004 donne lieu à une panoplie d’activités de commémoration et de plaidoyer en faveur des personnes vivant avec le virus du sida (PVVIH).
L’ONUSIDA, l’UNESCO, le Ministère de l’Education Nationale, le Collège Charité de Saint Louis, l’UniversitéÖ–Quisqueya, Plan-Haïti et PSI-Haïti figurent au nombre des institutions ayant eu à entreprendre des activités à Port-au-Prince tout au long de la semaine.
Ces différentes sorties dans la presse ont fourni l’occasion aux organisateurs et intervenants divers de convier la société à faire montre de compréhension et de solidarité à l’égard des PVVIH.
A la veille du 1er décembre, l’Association de Solidarité Nationale (ASON), a pour sa part inauguré un cyber café à l’intention des jeunes, mais destiné en priorité aux PV/VIH, et un centre de documentation sur le SIDA.
« Ces informations sont accessibles à tous et renferment des conseils sur les comportements sexuels responsables à adopter », a indiqué Saurel Beaujour, directeur exécutif de l’ASON.
Au cours d’une journée porte ouverte au local de l’association à Bois patate, banlieue est de la capitale, ce 30 novembre, Saurel Beaujour a dénoncé le comportement de certaines institutions qui travaillent dans le domaine de la prévention du SIDA en Haïti.
« La question du SIDA génère de fortes sommes en Haïti. Mais seulement 2000 personnes sur les 300 mille PV/VIH ont accès aux soins sanitaires », a déploré Saurel Beaujour qui vit avec le virus depuis 13 ans.
« Journellement, 150 personnes vivant avec le VIH meurent dans le pays par manque de médicaments et non-accès aux soins de santé », a-t-il renchéri.
Le secrétaire exécutif de l’ASON se propose de plaider en faveur de la ratification par le Parlement - après l’aboutissement de l’actuelle transition- d’un ensemble de lois protégeant les droits PV/VIH.
Saurel Beajour se plaint de la violation au quotidien des droits des personnes infectées. « Ces gens affrontent l’humiliation, la déception, la stigmatisation et le mépris de la société. Leurs droits sociaux sont bafoués : droit à l’éducation, droit au travail, etc. », s’est indigné le dirigeant de l’ASON qui envisage de recourir aux instances judiciaires pour faire respecter les droits des PV/VIH.
Pour sa part, Accélus Liony, président du Réseau Haïtien des Personnes Infectées au VIH (REHPIVIH) s’insurge contre la stigmatisation des personnes infectées même par des médecins. Il a donné en exemple le cas d’un médecin de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti qui a eu à mettre à la porte une PVVIH à onze du soir.
« Ne t’avais-je pas dit qu’il n’y a pas de place pour toi ici madame, et qu’on ne soigne pas les personnes infectées du sida », a lancé sèchement le professionnel de la santé au patient.
Accélus Liony, testé positif depuis septembre 2002, exige que les fonds disponibles pour lutter contre le sida dans le pays, soient effectivement canalisés vers ce secteur. Il préconise « l’implication des personnes infectées et qui sont compétentes dans l’élaboration des projets et la gestion des sommes destinés aux PV/VIH ».
Marie Rose Vernerais, PVVIH depuis bientôt 9 ans, rappelle que l’ASON entreprend un travail de sensibilisation auprès des jeunes, qu’ils soient infectés ou non, et prend en charge les personnes vivant avec le Virus.
Cette association milite depuis 1999. Son principal objectif est de lutter pour que les 300 mille PV/VIH aient accès au soins de santé auxquels ils ont droit, a confié à Alter Presse le coordonnateur des activités de l’ASON, Begerl Chéry.[fl, vs apr 30/11/04 18:42]