P-au-P, 21 janv. 2016 [AlterPresse] --- Le Groupe des huit candidats à la présidence (G-8) se dit « choqué et révolté », face aux tortures perpétrées par des policiers nationaux sur des militants haïtiens, dans un communiqué en date du mercredi 20 janvier 2016, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Dans une vidéo, circulant sur les réseaux sociaux, des policiers nationaux en uniforme sont montrés en train de torturer « le militant bien connu, Johnny Charles du corridor Basya » et un autre militant politique non encore identifié, précise le G-8.
Parmi les militants politiques, sauvagement piétinés et torturés par les policiers nationaux, l’un d’entre eux a été contraint de descendre son pantalon et de compter le nombre de coups de fouets qui lui ont été administrés aux fesses.
Le bourreau (policier national) a ordonné à la victime de ne pas se laisser troubler dans le comptage des coups reçus. Sinon, il continuera à lui administrer des coups.
Cette pratique rappelle l’usage des fouets du commandeur, de l’époque esclavagiste, que le droit international des droits humains qualifie « d’actes de torture, de traitement inhumain et dégradant », souligne le G-8.
La première république noire indépendante du monde, représentant la seule révolte victorieuse d’esclaves de toute l’histoire de l’humanité, ne saurait accepter, des nouveaux colons, le retour au fouet.
Le G-8 condamne toute tentative de retour à des actes de barbarie, réduisant l’Haïtien à un état de sous-homme, et le comportement provocateur de la Police nationale d’Haïti (Pnh) poussant les manifestants, en réaction, à des actes de légitime défense.
Le G-8 exige l’identification de ce groupe de policiers nationaux, responsables de ces actes horribles qui avilissent l’uniforme, ainsi que de leurs commandants, afin de les soumettre à la justice répressive.
Il appelle à la formation d’un fond d’indemnisation en faveur de manifestants victimes d’abus, lors des mobilisations organisées par l’opposition, les lundi 18 et mardi 19 janvier 2016, à Port-au-Prince
Il réitère son appui aux manifestations populaires pacifiques, organisées un peu partout à travers le pays pour forcer l’Exécutif et le Conseil électoral provisoire (Cep) à respecter le verdict des urnes.
Deux manifestations de l’opposition, organisées dans les rues de Port-au-Prince, les lundi 18 et mardi 19 janvier 2016, pour continuer de réclamer l’annulation des élections du 24 janvier 2016, ont été dispersées violemment par la Police nationale d’Haïti (Pnh).
L’opposition politique projette d’organiser une série de démonstrations de rue, du vendredi 22 au lundi 25 janvier 2016, pour bloquer les élections viciées du 24 janvier 2016.
Les élections des 9 août et 25 octobre 2015, jugées frauduleuses, sont à l’origine de ces mouvements de rues qui s’intensifient au jour le jour.
Dans un communiqué en date du mercredi 20 janvier 2016, le premier ministre Evans Paul a également condamné les scènes de tortures violentes, perpétrées par des policiers nationaux ,qu’il considère comme de graves violations de droits humains.
Evans Paul indique avoir ordonné de prendre des sanctions à l’encontre de tous ceux, qui sont impliqués dans ce forfait, dont les premiers éléments d’enquête ont permis de découvrir que cette situation s’était produite à l’Arcahaie (municipalité au nord de la capitale), il y a déjà plusieurs semaines. [sj emb rc apr 21/01/2016 15:20]