P-au-P, 19 janv. 2015 [AlterPresse] --- Le conseiller électoral Jaccéus Joseph rejette la demande du Conseil électoral provisoire (Cep) l’invitant à déployer son équipe sur le terrain dans le cadre du processus électoral, dans une lettre en date du 16 janvier 2016, adressée au président du Cep, Pierre Louis Opont.
La décision du conseiller électoral de ne pas prendre part aux préparatifs du 24 janvier fait suite à une rencontre du Cep en date du 14 janvier autour de sa participation éventuelle au processus électoral, et aux discussions avec certaines organisations du secteur des droits humains, précise la lettre.
Lors de cette réunion, le représentant du secteur des droits humains au sein du Cep dit avoir eu une conversation avec Opont à ce sujet.
Il explique que cette décision tient compte du fait que « les recommandations de la commission sont loin d’être satisfaisantes dans leurs aspects les plus fondamentaux ».
Peu de temps avant, Jaccéus Joseph a déploré ses conditions de travail et avoue avoir reçu des menaces de mort, à cause de sa position dissidente au sein du Conseil.
Il a aussi prédit que les élections du 24 janvier 2016 seront « pires » que celles des 9 août et 25 octobre 2015.
Plusieurs organisations d’observation électorale expriment leur refus d’observer le second tour de la présidentielle et des législatives partielles prévues pour le dimanche 24 janvier 2016, lors d’une conférence de presse, le lundi 18 janvier 2016.
Le Cep veut faire passer pour des élections, « la consultation programmée pour le 24 janvier 2016 », dénonce la coordonnatrice de la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa), Marie Frantz Joachim, lors de la conférence.
Depuis le lancement du processus du deuxième tour, seul le candidat du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moise, mène campagne.
Jude Célestin a annoncé qu’il ne participera pas au second tour de la présidentielle du 24 janvier face à Jovenel Moise, dans un message radio-télévisé le 18 janvier, qualifiant à l’avance l’exercice prévu dimanche prochain de « mascarade ».
Célestin a demandé en vain au Cep de prendre en compte les recommandations d’une commission présidentielle d’évaluation du premier tour de la présidentielle du 25 octobre, entaché de fraudes.
Cette commission a exigé des changements au sein de la machine électorale et un dialogue entre les divers acteurs impliqués dans la crise.
La nouvelle position de Jaccéus Joseph s’est endurcie après la démission du représentant de l’église catholique au Cep, Ricardo Augustin, et celui de d’église protestante, Vijonet Démero.
La conseillère électorale Yolette Mengual a été contrainte d’annoncer, le mercredi 13 janvier 2016, une suspension d’activités au Cep en vue, dit-elle, de mener une bataille judiciaire contre les accusations de fraudes et de corruptions électorales portées contre elle.[emb apr 19/01/2016 09 : 50]