P-au-P., 26 nov. 04 [AlterPresse]--- Plusieurs chars blindés devant et dans le voisinage immédiat du Palais présidentiel. Des agents de la MINUSTAH avec le doigt sur la détente. La rue adjacente à l’entrée principale du Palais fermée à la circulation.
Le dispositif de sécurité était visiblement renforcé ce 26 novembre (à Port-au-Prince) ramenant l’anniversaire des élections présidentielles contestées de l’année 2000.
Des rumeurs circulant la veille laissaient craindre des violences pour ce jour.
La présence de la police et des agents de la MINUSTAH n’était cependant que symbolique sur les autres artères de la capitale où les activités se déroulaient quasi-normalement jusqu’en début d’après-midi.
Cette présence renforcée de la force Onusienne dans l’aire du Champ de mars augurerait d’une nouvelle stratégie que la police entend développer pour contrecarrer l’action des bandits.
Selon la porte-parole de la Police nationale d’Haïti (PNH), l’institution policière et la MINUSTAH déploieront avant peu des patrouilles fixes dans les quartiers chauds de la capitale (Poste-Marchand, Nazon, Avenue Poupelard, Bel-AirÂ…). Mais Gessie Cameau Coicou prévient que l’action de la PNH ne sera efficace que si elle bénéficie de la totale collaboration de la population. Elle donne plusieurs numéros de téléphone (244-7001 / 244-6002 / 244-8604) à travers lesquels la population peut signaler à la police toutes informations utiles relatives entre autres à d’éventuels repaires de bandits et de cache-d’armes.
Ce 26 novembre, Port-au-Prince a vécu une journée globalement calme. Les activités s’y sont déroulées quasi-normalement, sauf dans les zones de non-droit, les quartiers contrôlés par des partisans armés de l’ancien président Jean Bertrand Aristide.
Ces derniers (les activistes lavalas) ont d’ailleurs défilé dans plusieurs de ces quartiers (Delmas 2, Saint-Martin, Carrefour PéanÂ…) pour réclamer le retour (en Haïti) de leur leader. Quelques-uns des manifestants arboraient des armes sous les regards de membres de la force Onusienne (MINUSTAH).
Un 26 novembre, en 2004, Haïti vivait une élection sans suspens marqué par une participation à hauteur de 5% de l’électorat. Le candidat de Fanmi Lavalas Jean Bertrand Aristide y était le grandissime favori face à des candidats peu connus, l’opposition ayant boycotté ce scrutin.
Le 7 février 2001, Port-au-Prince a présenté l’allure d’une ville morte, si l’on excepte l’ambiance qui prévalait aux abords des sites retenus pour les cérémonies d’investiture de « l’élu du 26 novembre ».
La coalition de l’opposition, « la Convergence démocratique », a investi le même jour son propre chef d’Etat en la personne de l’avocat bien connu Gérard Gourgues. Ce président « symbolique » a pour mandat d’organiser des élections générales dans 24 mois.
Les présidentielles controversées du 26 novembre 2000 venues s’ajouter à de précédentes joutes contestées, les élections législatives et locales du 21 mai 2000, ont entraîné le pays dans une longue crise politique qui ne s’est dénouée qu’à la faveur de la démission et du départ du pays du dictateur le 29 février 2004. [vs apr 26/11/04 19 : 10]