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Haïti-Politique : Deux journées de manifestations contre le pouvoir, les 18 et 19 janvier 2016

P-au-P, 18 janv. 2016 [AlterPresse] --- La table de mobilisation de l’opposition démocratique du Groupe des huit (G8) candidats à la présidence de l’opposition prévoit deux journées de manifestations contre le pouvoir en place, les lundi 18 et mardi 19 janvier 2016.

Elle appelle toutes les forces vives du pays à prendre part à ces deux journées de mobilisations pour réclamer le départ du chef de l’Etat Michel Joseph Martelly et l’annulation des élections des 9 août et 25 octobre 2015, lors d’une conférence de presse, le vendredi 15 janvier, à laquelle a assistée l’agence en ligne AlterPresse.

La manifestation comprendra trois lieux de rassemblement, dont l’un situé à Carrefour Péan (au nord-est de la capitale) et les deux autres à Bel Air et devant les ruines de l’église Saint Jean Bosco.

Tous ceux et celles qui se sentent concernés, entre autres, par la dégradation socio-économique et politique du pays doivent participer à ces deux journées de manifestations qui vont aboutir devant le parlement haïtien où un message sera délivré, selon le coordonnateur de la Force patriotique pour le respect de la constitution (Foparc), Biron Odigé.

Michel Martelly donne satisfaction au Core Group en dilapidant les fonds de l’Etat et les richesses du pays, dénonce-t-il.

Les nouveaux parlementaires issus des élections des 9 août et 25 octobre 2015 jugées frauduleuses n’ont pas leur place au parlement, critique-t-il, appelant les autres parlementaires à prendre leurs responsabilités dans cette conjoncture politique difficile.

Les membres du Cep préparent une catastrophe politique contre le pays le 24 janvier 2016, date prévue pour l’organisation du second tour de la présidentielle et des législatives partielles, avertit Biron Odigé.

Le Cep doit répondre de ses actes devant la justice, préconise-t-il.

Pour sa part, Serge Jean Louis, membre du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) fustige le comportement des représentants du Core Group qui supportent, dit-il, le régime dictatorial de Michel Martelly alors qu’ils se disent démocrates dans leur pays.

« Ils combattent le terrorisme dans leur pays alors qu’ils protègent la dictature en Haïti. S’ils supportent la dictature, ils appuient automatiquement le terrorisme », déclare-t-il, tout en encourageant l’unité nationale dans le secteur démocratique haïtien.

« Nous n’obéirons pas, nous résisterons jusqu’au dernier soupir pour qu’Haïti puisse jouir finalement du régime démocratique pour lequel nous avons tant lutté », martèle Serge Jean Louis.

Jude Célestin, de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), maintient, à date, son refus de participer au second tour de la présidentielle avec l’actuel Cep décrié, face au candidat du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moïse. Ce dernier entreprend une campagne électorale unique, depuis novembre 2015.

Plusieurs secteurs politiques et sociaux continuent d’exiger l’annulation des dernières élections, jugées frauduleuses.

Pour sa part, la Fédération protestante d’Haïti (Fph), dont le représentant a remis sa démission du Cep, entame des rencontres comme médiatrice entre les protagonistes politiques, en vue d’une solution à la crise électorale issue des élections du 25 octobre 2015. [bd emb gp apr 18/01/2016 10 : 50]