P-au-P, 18 Janvier 2016 [AlterPresse] --- Le Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle (Grahn) a procédé, le mercredi 13 janvier 2016, à la pose de la première pierre pour la construction de ce qu’il appelle une « cité du savoir » dont un campus universitaire à Milot (département du Nord).
« Je n’aurai pas le temps (…) de bénéficier de ce qu’on est en train de semer aujourd’hui. En ce sens, je vous considère comme faiseurs d’histoire. Nous sommes en train d’écrire une nouvelle page d’histoire dans le pays », affirme Samuel Pierre, président du Grahn et également professeur de génie informatique à l’Université Polytechnique de Montréal (Canada).
Estimé à 70 millions de dollars américains dont 50 millions en espèce et 20 millions en nature, ce projet de construction d’« une cité du savoir » s’échelonnera sur une période de 10 ans.
Prévue pour être construite sur 28 hectares de terre, cette cité comprendra quatre secteurs (agriculture, scolaire, services) dont un campus universitaire.
Présentée par le Grahn sous le thème : Marchons ensemble vers une réussite collective pour Haïti, une campagne haïtienne de financement vise à recueillir un montant de 15, 000 000 gourdes sur une période de deux ans (1er juillet 2015 au 30 juin 2017) pour financer les travaux d’infrastructures et la sécurisation du territoire de la « cité du savoir ».
L’objectif du projet baptisé Pôle d’innovation du grand Nord (Pigran), consisterait à « transformer le grand Nord d’Haïti en un véritable pôle d’innovation construit autour d’une vraie cité du savoir ».
Il est indispensable que les élites assument leur responsabilité « si on veut avoir, dans un siècle, un pays différent de ce qu’on a aujourd’hui », estime le professeur Samuel Pierre, soulignant combien il se sent, dit-il, investi d’une mission qui est de contribuer, en tant que citoyen, à ce que son pays d’origine se porte mieux.
Il appelle tout un chacun, dans sa sphère d’activité respective, à consentir le maximum d’efforts pour que le pays aille mieux.
Cet événement doit servir de déclencheur pour ce pays où d’énormes potentialités ne sont pas exploitées au profit de l’intérêt général et du bien commun, souhaite Samuel Pierre, lors de la pose de la première pierre pour la construction de la cité du savoir.
Étaient présents à cette activité, des personnalités d’horizons divers, principalement le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Jean Baden Dubois, l’ambassadeur du Canada accrédité en Haïti, Paula Caldwel St-Onge, le ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Robert Labrousse et l’ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis.
Lancé le 3 juillet 2015 au Cap-Haïtien, cet ambitieux projet a été présenté comme l’aboutissement de cinq années de réflexion. Il constitue, selon les initiateurs, les bases d’une stratégie de développement durable qui vise à surmonter la sous-éducation chronique de la population et l’incapacité de créer de la richesse, deux défis fondamentaux identifiés par le Grahn, qui entravent l’entrée d’Haïti dans la modernité.
Organisation mondiale de vigie citoyenne, désireuse de contribuer par une action réfléchie à la résolution des problèmes d’Haïti, le Grahn est un mouvement citoyen, non partisan, orienté vers la construction d’une Haïti nouvelle, fondée sur le droit, le partage, la solidarité, l’éducation, le respect de l’environnement et le culte du bien commun. [ apr 18/01/2016 08:30].