P-au-P, 14 janv. 2016 [AlterPresse] --- L’organisation du second tour de l’élection présidentielle et des législatives partielles, prévues pour le dimanche 24 janvier 2016, est une farce macabre, dénonce l’écrivain Lyonel Trouillot, dans un texte titré « Le 24 janvier, un petit bout de boue et quelques gouttes de sang », dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Lyonel Trouillot appelle la population à laisser le président Michel Martelly et le président de l’institution électorale, Pierre-Louis Opont, avec « ses quelques malheureux dévoyés par la précarité », à aller bourrer les urnes, le 24 janvier 2016, pour faire plaisir à la communauté internationale.
« Mais même quand Martelly-Conzé, Opont-Conzé et leurs maîtres et complices parviendraient (ils n’ont pas encore gagné) à nous imposer leur farce macabre, le 24 janvier (2016), symboliquement, dans notre histoire, ce ne sera jamais rien qu’un petit bout de boue », estime-t-il.
« N’oublie pas. Et prépare-toi. Prépare-toi. Car, si Jovenel Moïse [le candidat à la présidence du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir] accepte, en solitaire, la banane, qui assimile l’homme au singe, pour imposer son pouvoir « démocratique », il devra avoir recours à la répression. Et tu résisteras ».
« Et plus tu résisteras, plus il aura recours à la répression », met-il en garde, soulignant combien la répression pourrait engendrer quelques gouttes de sang.
Lyonel Trouillot affirme que « tous ceux, qui appuient ce processus infect, sont les auteurs intellectuels des affrontements à venir ».
Après plusieurs tergiversations, les membres du Conseil électoral provisoire (Cep) affirment, maintenant, être résolus à respecter, à la lettre, toutes les recommandations de la commission d’évaluation électorale indépendante, en vue d’aboutir au remplacement de Michel Martelly le 7 février 2016.
Après avoir révélé des irrégularités graves, assimilées à de la fraude massive, la commission, en charge d’évaluer la présidentielle du 25 octobre 2015, a exigé des changements au sein de la machine électorale et un dialogue entre les divers acteurs impliqués dans la crise.
Entre-temps, seul le candidat du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moïse entreprend une campagne électorale unique depuis novembre 2015.
Jude Célestin, de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), maintient, à date, son refus de participer à des élections avec l’actuel Cep décrié.
Plusieurs secteurs politiques et sociaux continuent d’exiger l’annulation des dernières élections (du 25 octobre 2015), jugées frauduleuses, alors que la Fédération protestante d’Haïti (Fph) se porte médiatrice pour faciliter des pourparlers entre les protagonistes politiques, en vue d’une solution à la crise électorale issue des élections du 25 octobre 2015. [emb rc apr 14/01/2016 14:10]