A Port-au-Prince, les mornes deviennent, de plus en plus, des lieux privilégiés, où de nombreuses familles choisissent de construire des abris pour se loger. Occupés par des constructions anarchiques de maisons, ces espaces, à l’image des quartiers de Jalousie et de Morne l’Hôpital (à l’est et au sud-est de la capitale), sont transformés en bidonvilles. Certains de ces bidonvilles côtoient même des édifices de luxe. De plus, des abris vulnérables sont logés sur des sols fragiles, exposés à une panoplie de risques : glissements de terrains, inondations, chute de blocs rocheux et phénomènes sismiques. Le danger est imminent. Un manque de logements sociaux, dû à l’absence d’une véritable politique nationale en la matière, est à l’origine de cette situation macabre. Un petit voyage à travers des quartiers du Morne l’Hôpital (Carrefour Feuilles) et de Jalousie (Pétionville) permet de lever ce voile de l’indifférence, affichée par l’Etat, qui bafoue le droit à un logement convenable [1] de milliers de familles vulnérables à Port-au-Prince.
Enquête
Par Emmanuel Marino Bruno
Port-au-Prince, 13 janv. 2016 [AlterPresse] --- A l’entrée de l’impasse Marchand, établie à la 7e section communale du Morne l’Hôpital, de nombreuses maisonnettes, dont des taudis, pour la plupart, sont construites, de manière anarchique, sur le flanc de ravines et des pentes visiblement dénudées, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Il était environ 11:00 heures locales (16:00 gmt). Du sable et des briques sont installés sur les deux côtés de cette route en terre battue. Des maisons en dur sont en cours de restauration.
Plus loin, des sédiments, déchets, débris, décombres et graviers s’entassent au lit des ravins, qui s’entrecroisent dans ce grand bidonville, rudement touché par le déboisement.
Le manque de nettoyage, dans ces ravins, provoque le débordement des eaux sous l’effet des pluies, confient des habitantes et habitants de la zone.
Suite au terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, ayant occasionné la mort d’environ 300 mille personnes, le quartier populaire Morne l’Hôpital, situé au sud-est de la capitale Port-au-Prince, a connu et continue de connaître, jusqu’à présent, un exode rural accéléré ainsi que de mauvaises constructions d’abris sur ses pentes abruptes.
Ces constructions de maisonnettes viennent s’ajouter à celles déjà existantes sur les hauteurs du Morne l’Hôpital, une zone mise sous protection spéciale par une loi haïtienne de 1963 et un décret de 1986.
De vains efforts de surveillance et de protection
Depuis juillet 2013, un séparateur - fabriqué avec des pierres - a été installé par le Ministère de l’environnement (Mde), afin de servir de limite à toute éventuelle construction, des habitantes et habitants de la zone, sur les hauteurs du Morne l’Hôpital.
Adjacent à diverses maisons construites près des ravines, ce cordon pierreux - mesurant 11.5 kilomètres de long - entendrait mettre un frein à la construction illégale et anarchique sur le morne.
Etabli sous l’ancienne administration du titulaire de l’environnement Jean-François Thomas, ce cordon s’étend depuis Jalousie (à l’est) à Diquini (sud de la capitale). Il s’inscrit dans un programme comptant plusieurs autres volets, dont la réalisation de bassins de rétention, l’assainissement et la sensibilisation, entre autres.
A proximité de ce cordon, un poste pour des agents de surveillance a été mis en place pour empêcher tout individu de venir s’établir aux endroits situés dans les hauteurs.
« Cette interdiction n’a pas servi à grand-chose. Les agents affectés à ce poste ne sont pas réellement présents pour effectuer leur travail de surveillance. Des gens continuent de construire dans d’autres espaces, éloignés du séparateur, par exemple sur les hauteurs », déplore un habitant de l’impasse Marchand, interviewé en avril 2015.
De plus, des pierres du séparateur sont enlevées par des individus, qui s’en servent pour continuer d’aménager d’autres maisonnettes sur les pentes du morne sans se faire inquiéter.
Les instances concernées devraient faire montre d’une plus grande vigilance face à l’environnement du Morne l’Hôpital, exhorte-t-il.
28 agents, proposés par l’ancien député de la deuxième circonscription de Port-au-Prince, Jean-René Lochard, un proche du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, assurent la surveillance de l’environnement du Morne l’Hôpital, notamment à Carrefour Feuilles, indique le directeur de l’Unité d’études et de programmation (Uep) du Mde, l’ingénieur Pierre Dominique Pierrilus.
Le suivi échapperait au gouvernement.
Si les agents engagés avaient véritablement joué leur rôle de surveillance, cela aurait pu permettre d’éviter certains écarts dans la protection de l’environnement et d’obtenir un impact positif du projet sur le morne l’Hôpital, relève-t-il.
« Dans le passé, il n’y avait pas toutes ces maisons mal construites. Les maisons étaient faites de paille. C’était une zone entourée de marchés, de jardins et de forêts », se souvient, avec amertume, Jean-Claude Vibert, qui vit dans la zone depuis 1978.
Cette situation environnementale est imputable à l’irresponsabilité des autorités étatiques, lâche, l’air acide, Vibert, assis sur une pierre, près de sa petite tente installée au-dessous de quelques arbres desséchés, sur les hauteurs de Boutilliers.
A quelques pas, un temple - où viennent prier régulièrement des dizaines, voire des centaines de fidèles religieux, dont en majorité des femmes - représente un réconfort à leurs yeux.
Ce bâtiment appelé « La montagne » existe depuis 1957, lit-on sur le mur.
Les conditions de vie alarmantes des familles à Boutilliers
Se démenant comme elles peuvent, sans aucun accompagnement étatique, les familles résidant à Boutilliers n’ont pas d’accès à des services publics, comme l’eau potable, l’électricité et des centres de santé.
« Les mauvaises conditions de vie m’ont amené là où je suis. A présent, je suis privée de latrines. Je ne respire pas bien et je suis souvent malade », exprime, l’air désolé, une mère de famille, habitant un taudis avec ces cinq enfants, dont l’une, âgée de 17 ans, est enceinte de quelques mois.
Cette maisonnette est souvent affectée dès qu’il pleut, indique-t-elle.
Pour sa part, une veuve frisant la cinquantaine, Yvrose Bazile, mère de quatre enfants, affirme s’être procuré l’affermage d’un petit lopin de terre, à 27 mille gourdes (US $ 1.00 = 60.00 gourdes ; 1 euro = 67.00 gourdes aujourd’hui) pour trois ans, dans l’objectif de se réfugier après la destruction de sa maison à Fort Mercredi (Carrefour Feuilles) durant le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
« Je n’ai pas de quoi payer, à nouveau, l’argent du bail, qui est déjà arrivé à expiration », s’inquiète Bazile, qui s’est, malgré tout, forgé un semblant de toit, fabriqué avec quelques morceaux de tôles et bâches, incapables de résister aux intempéries.
C’est dans ces conditions que des milliers de personnes vulnérables, établies sur les hauteurs du Morne l’Hôpital, sont contraintes de survivre.
Plusieurs de ces familles interrogées dénoncent l’insouciance de l’Etat face à leurs conditions déplorables de logements à Morne l’Hôpital.
L’absence de logements décents et le manque d’infrastructures, comme les routes, permettant d’évacuer les personnes malades en cas d’urgence, sont parmi les problèmes rencontrés par les familles y résidant, déplore le représentant de l’Assemblée de la 7è section communale (Asec) du Morne l’Hôpital, Fritznel Alexandre.
Une politique nationale de logements en panne
En dépit d’une Politique nationale du logement et de l’habitat (Pnlh), adoptée, depuis octobre 2013, par l’administration politique actuelle, la question du logement reste un défi majeur, que l’’Etat peine à relever pour ces milliers de familles qui résident à Morne l’Hôpital et dans plusieurs autres quartiers de Port-au-Prince.
La Pnlh viserait à « encourager la production de logements décents et abordables dans des espaces aménagés et urbanisés, où toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens pourront se loger, travailler, circuler, se divertir et participer au développement socioéconomique de leur pays », d’après le site de l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (Uclbp), organe de coordination de la mise en œuvre de cette politique.
Cette politique s’inspirerait de l’article 22 de la Constitution de 1987, en vertu duquel l’État « reconnaît le droit de tout citoyen à un logement décent », et de l’article 25 de la déclaration universelle des droits humains (Dudh) dont la République d’Haïti est l’un des pays signataires.
« L’Uclbp, à elle seule, ne va pas conduire toutes les actions soulignées dans la Pnlh.
Elle est surtout appelée à jouer le rôle de coordination des multiples actions des autorités publiques, chacune en fonction de ses prérogatives », précise Obnell David, directeur de l’unité de logements à l’Uclbp, à la fin du mois de mai 2015, plus d’un an et demi après l’adoption de cette politique nationale sur le logement.
L’Uclbp travaille avec l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (Ihsi) en vue du calcul du déficit de logement en Haïti, permettant d’avoir un tableau plus affiné et fiable de l’état du secteur en Haïti, a-t-il annoncé.
Les statistiques de 2012 révèlent un déficit cumulé de 400 mille logements en Haïti.
« Même en planifiant de construire 40 mille unités d’habitat par an, nous ne pourrions arriver à relever ce défi que dans dix ans », soulignait le président de la république, Joseph Michel Martelly, au cours du lancement, le jeudi 25 juin 2015, d’un colloque national sur la problématique des logements sociaux en Haïti.
Martelly a renouvelé sa volonté d’honorer sa promesse de campagne, consistant à reloger les familles victimes du séisme de 2010, qui vivaient dans des abris de fortune.
Estimées à 1 million 500 mille après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, les personnes déplacées se situaient autour de 80 mille en janvier 2015, alors que seulement 5,000 logements sociaux, laissant à désirer, ont été construits au cours des 4 ans et quelques mois de Martelly au pouvoir.
Tout en reconnaissant combien les conditions de logement sont assez exécrables pour la grande majorité de la population en Haïti, notamment dans les zones urbaines et plus particulièrement dans l’agglomération métropolitaine de Port-au-Prince, David considère que le gouvernement avance « à petits pas sûrs, tout en essayant d’innover ».
Jalousie ou l’utopie esthétique
De concert avec l’ancienne administration de Laurent Salvador Lamothe, l’Uclbp avait pourtant implémenté, entre la fin de 2012 et le début de 2013, un projet de maquillage pour cacher les problèmes de logements, auxquels font face les résidentes et résidents de Jalousie, qui surplombe le centre de Pétionville (périphérie est), a critiqué une enquête d’Ayiti kale je (Akj), publiée en septembre 2013.
Ce projet esthétique a consisté à peindre des maisons de cette zone dans le cadre d’un projet connu sous le nom de « Jalousie en couleurs », en vue d’honorer l’artiste-peintre haïtien, Préfète Duffaut (janvier 1923 - octobre 2012) qui s’est servi de couleurs frappantes pour peindre des villes imaginaires.
Malgré une faille sismique qui traverse, selon des experts, une partie de ce bidonville, le gouvernement était plus intéressé à peindre qu’à protéger la population.
« Les maisons de Jalousie, utilisées par le gouvernement pour effectuer ce projet cosmétique, sont installées sur un sol de type A. Aucune de ces maisons n’a été détruite, ni fissurée, suite au passage du séisme du 12 janvier 2010 », réagit l’ingénieur Clément Bélizaire, responsable à l’époque du projet 16 /6, quelques semaines avant d’être nommé directeur exécutif de l’Uclbp au cours du mois de juin 2015.
Débuté en septembre 2011, le projet 16/6, dont une première phase a pris fin en avril 2015, viserait la réhabilitation de 16 quartiers et 6 camps dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince.
« Même si les maisons de Jalousie sont construites sur un sol de type A, un sol rocheux, cette garantie n’est pas suffisante pour empêcher leur effondrement. Ce qui est important, ce sont les pentes et les façons dont ces maisons y sont construites », dément l’ingénieur géologue, Claude Prépetit, coordonnateur de l’Unité technique de sismologie (Uts) du Bureau des mines et de l’énergie (Bme).
Il faut fixer les propriétaires et locataires de Jalousie sur les terres pour pouvoir freiner le phénomène de constructions anarchiques des maisons, encourage Clément Bélizaire, lors d’une interview, en marge d’une conférence de presse, le mardi 21 avril 2015, sur la construction de logements sociaux à Morne Lazare.
Fixer ces gens sur les terres permettrait de mettre en œuvre un projet pouvant leur apporter de la dignité, estime-t-il.
« A Jalousie, il y a maintenant un quartier coloré, des routes sont construites, des stades sont en train d’être construits, des projets de lampadaires sont faits, nous sommes dans une autre dynamique », se réjouit l’ingénieur Bélizaire, invitant à ne pas jeter un regard complexé sur la réalité de Jalousie.
Plusieurs des maisons à Jalousie n’ont pas été finalement peintes, suite aux manifestations organisées par des résidentes et résidents de la zone contre ce projet gouvernemental qui visait, selon eux, à masquer leur misère.
En 2012, le gouvernement a dû même faire retrait sur son intention de détruire - de force et sans donner d’alternative sûre aux résidentes et résidents - une partie du quartier par le biais d’une opération dénommée Sove Lavi Mòn Lopital (Sauver la vie du Morne l’Hôpital).
Ce projet avait pour objectif de détruire plus de 1,300 maisons, de reconstruire des canaux et d’effectuer d’autres travaux d’infrastructures, qui préserveraient les pentes et diminueraient les risques de glissements de terrain et d’inondations.
Ce projet devait s’étendre de Jalousie à Diquini (dans la municipalité de Carrefour, au sud de Port-au-Prince).
Plus de trois ans après la mise en œuvre du projet « Jalousie en couleurs », débutée à la fin de l’année 2012, le quotidien des familles de Jalousie - qui concentrerait 45 mille habitantes et habitants à Pétionville - est encore partagé entre situations sanitaires lamentables, constructions anarchiques et risques sismiques.
Les conditions de logements et de santé des habitants de Jalousie
Le problème de l’assainissement et de logement s’avère urgent dans le quartier populaire de Jalousie, où beaucoup d’enfants y vivent, estime Refusé Mathieu, responsable de l’assainissement dans la zone au sein d’une organisation dénommée Conseil des organisations de gestion centrale (Cogec).
Des maisons y sont construites sans latrines, à cause des faibles moyens de certaines familles, confie ce responsable, qui indique combien des gens sont même obligés de satisfaire leurs besoins physiologiques à l’air libre ou dans des sachets pour les jeter ensuite dans les ravines.
A Jalousie, des maisons en dur sont construites sur des ravines qui dégagent des odeurs nauséabondes, surtout en période de pluies, fait savoir, pour sa part, Claudy Louidor, un jeune habitant.
Cette situation montre la faiblesse de l’Etat à faire respecter les normes de construction en la matière, fustige-t-il, pointant aussi du doigt la négligence du gouvernement actuel dans ce qui se passe dans l’environnement de Jalousie.
« Quelle est la valeur d’une personne qui vit à Jalousie ? A Jalousie, nous vivons comme des bêtes dans une savane. Demandez au gouvernement combien de personnes y vivent, il ne serait pas en mesure de le dire », dénonce-t-il, appelant à des recensements réguliers pour évaluer cette population grandissante et le nombre de logements existants dans la zone.
« Quand j’étais enfant, il y avait très peu de constructions. Dans plusieurs endroits de Jalousie, on élevait du bétail, on semait le pois Congo et des bananes dans des jardins. Ce n’était pas un bidonville », se rappelle Saint-Val St Rilien, qui habite la zone depuis 1974.
L’exode rural, en provenance des provinces, serait à l’origine de cette promiscuité malsaine, avance-t-il, déplorant l’absence de ramassage des détritus par la mairie.
En dépit des problèmes d’infrastructures et de logements décents, l’accès à l’eau et à l’électricité à Jalousie semblerait être à moitié résolu, à en croire divers habitants interrogés, le mercredi 8 avril 2015, sur une petite place établie à l’entrée principale de ce quartier.
Aux abords de cet espace, qui sert de lieu de détente pour les riverains de la zone, un commerce formel y est établi, avec la présence, entre autres, de marchandes de soupe de giraumont, de café, de pain et de figues-bananes, qui offrent aux clientes et clients l’occasion de prendre leur petit déjeuner.
Non loin, un attroupement de gens, dont de jeunes femmes pour la plupart, se bousculent pour puiser de l’eau dans une citerne.
Le seau d’eau de cinq gallons se vend à une gourde dans les citernes, alimentées par la Direction nationale de l’eau potable et d’assainissement (Dinepa) grâce à une subvention, fait savoir Refusé Mathieu.
C’est le seul endroit où le seau d’eau se vend à une gourde, se vante-t-il, souhaitant que plus de gens aient accès à des compteurs électriques de l’Electricité d’Haïti (Ed’h) dans leurs maisons.
Diverses familles sont contraintes de recourir à des particuliers pour alimenter leurs maisons en énergie, en se branchant sur des poteaux électriques de la zone, informe-t-il.
Des pistes de solution aux problèmes de logements
La problématique du Morne l’Hôpital, avec son niveau actuel de déboisement et de constructions anarchiques, en partant de Jalousie à Diquini, nécessite environ dix ans pour pouvoir être améliorée et non pas résolue, estime l’ingénieur Pierrilus.
« Le Morne l’Hôpital devrait être un espace à protéger. Il ne devrait abriter aucune maison », préconise-t-il, appelant l’Etat haïtien à s’attaquer aux problèmes de logements avec modération.
Résoudre les problèmes de logements dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince demanderait une revalorisation des villes de provinces pour encourager les gens à ne pas migrer vers la capitale d’Haïti, considérée, par eux, comme le paradis.
Une politique nationale de logement et de l’habitat est la bienvenue. Mais, une bonne application ne doit pas faire défaut, avertit-il, suggérant, en ce sens, la mise en place d’un comité interministériel pour pouvoir envisager, ensemble, la meilleure formule à adopter.
Au-delà de la situation conjoncturelle, liée au tremblement de terre du 12 janvier 2010, le problème des logements sociaux est structurellement lié au fonctionnement de la société haïtienne, divisée en classes dominantes et classes dominées, considère le secrétaire exécutif de l’organisation Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay (Frakka) – devenue Konbit ayisyen pou lojman altènatif (Kayla) -, Jean Reyneld Sanon.
Dénonçant la mise en place de l’Uclbp en dehors de tout cadre légal, Sanon plaide pour la création d’un ministère du logement qui devrait avoir comme mission, entre autres tâches, de réactiver valablement l’Entreprise publique de promotion de logements sociaux (Eppls), organisme autonome créé par décret présidentiel du 26 novembre 1982, pour remplacer l’office national du logement (Onl).
Le document de politique nationale de logements de l’Uclbp serait traversé, selon Kayla, par une logique néolibérale basée sur le surprofit, défavorable aux masses défavorisées dont la majeure partie est au chômage.
L’organisation Kayla demande à l’Etat de créer des cités à logements décents, à la fois gratuits et subventionnés, au profit des plus pauvres et des plus démunis, et dotées de services sociaux appropriés. [emb rc apr 13/01/2016 0:00]
[1] La sécurité légale de l’occupation, sans subir de menaces d’expulsion, l’existence de services, matériaux, équipements et infrastructures, l’abordabilité, l’habitabilité, l’accessibilité, l’emplacement et le respect du milieu culturel sont les critères de base pour avoir un logement convenable, selon le Comité des Nations Unies sur les droits économiques, sociaux et culturels (Cescr), chargé de veiller à l’application du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (Pidesc).