Correspondance de Ronel Odatte
Hinche, 13 janv. 2016 [AlterPresse] --- Plusieurs associations de la société civile du Plateau Central (département du Centre) dénoncent l´entêtement du conseil électoral provisoire (Cep) à réaliser le second tour de la présidentielle, le dimanche 24 janvier 2016, l´invitant plutôt à se ressaisir.
C´est une véritable mascarade électorale qui s´annonce, avertissent-elles.
« Ce conseil électoral, que dirige Pierre Louis Opont, ne peut pas organiser de bonnes élections. Il cherche tout simplement à nous imposer un président illégitime », estime le porte-parole adjoint du mouvement paysan de Papaye, Philfrant Stnaré.
Le Cep travaille sous les diktats du pouvoir exécutif et de la communauté internationale, dénonce-t-il. S´agissant de la cinquantième législature, le leader paysan entrevoit que celle-ci sera de mèche avec celui qui accèdera au pouvoir, le 7 février prochain, dans son projet anti-national.
Les scrutins frauduleux des 9 août et 25 octobre s’inscriraient dans le cadre des démarches des firmes multinationales visant à faire main basse sur les ressources minières de la république d’Haïti, condamne Philfrant Stnaré.
Pour sa part, l’association des militants progressistes du Plateau Central, basé à Hinche, invite la population haïtienne à ne pas laisser libre cours aux gens qui veulent plonger le pays dans la dictature.
Le porte-parole du mouvement, Childeric Jean, appelle les citoyens et citoyennes à boycotter le scrutin présidentiel du 24 janvier 2016.
« 24 janvier sera un jour comme tous les autres, vous pourrez vaquer à vos occupations », encourage-t-il.
¨C’est une honte de parler d’élection en Haïti. Les électrices et électeurs n’ont plus de confiance dans des institutions comme le Cep, s´indignent des citoyens de Thomassique, Cerca-La-Source, de Thomonde et de Maïssade.
¨La volonté d’organiser le scrutin du 24 janvier pourrait conduire le pays tout droit vers une grave crise post-électorale¨, redoute la ligue pour la défense et le respect des droits humains au Plateau Central (Liderdhpc).
Dans une note en date du mardi 11 janvier, l’organisme des droits humains invite tous les acteurs à se mettre ensemble pour définir un modus operandi pour éviter une catastrophe politique.
Il appelle le Cep à tenir compte de l’ensemble des recommandations du rapport de la commission d’évaluation électorale.
Après plusieurs tergiversations, les membres du Cep annoncent qu’ils vont respecter, à la lettre, toutes les recommandations de la commission d’évaluation électorale indépendante, lors d´une conférence de presse tenue au local du Conseil électoral provisoire (Cep), le lundi 11 janvier 2016.
Après avoir révélé des irrégularités graves, assimilées à de la fraude massive, la commission, en charge d’évaluer la présidentielle du 25 octobre 2015, a exigé des changements au sein de la machine électorale et un dialogue entre les divers acteurs impliqués dans la crise.
De multiples irrégularités et fraudes électorales, comme des cas de bourrages d’urne, effectués, de manière systématique, dans des bureaux de vote, ont été dénoncés par plusieurs organisations de la société civile.
Plusieurs secteurs politiques et sociaux continuent d’exiger l’annulation des dernières élections jugées frauduleuses.[ro emb vs apr 13/01/2016 12 : 00]