P-au-P, 12 janv. 2016 [AlterPresse] --- Six (6) ans après le séisme du 12 janvier 2010, le droit au logement n’est pas respecté dans le pays, constate le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
Lors d’une conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse, ce 11 janvierl, le Garr a déploré les conditions de vie des personnes déplacées qui n’ont pas accès aux services et infrastructures de base dans les quartiers populaires et les zones rurales.
Il y a beaucoup de gens qui vivent toujours dans les camps. Le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) fait état de plus de 16 mille familles vivant dans 66 camps en Haïti, rapporte le groupe.
Les constructions anarchiques en dehors des normes se poursuivent en Haïti, critique-t-il.
La responsable de communication et de plaidoyer du Garr, Géralda Sainville, souligne l’échec du gouvernement dans divers projets de logement mis en œuvre au village Lumane Casimir, situé à Morne à Cabri. Ce village, dont la majorité des logements reste inoccupée, accueille seulement 500 familles.
Hubert Jean Louis de la Coordination pour le développement des 15 blocs de Canaan (Code-15 Canaan) demande à l’Etat haïtien de définir un vrai programme de logements sociaux et d’encourager toute initiative dans ce domaine, notamment la coopérative du logement.
Créée après la catastrophe du 12 janvier 2010, Canaan en passe de devenir un grand bidonville à l’image de Cité soleil, fait face à une absence criante de services sociaux.
¨Malgré les pressions de diverses organisations et institutions de la société sur l’État haïtien, rien de sérieux n’a été fait en vue de permettre aux victimes et les masses populaires d’avoir accès à un logement décent¨, dénonce, de son côté, l’organisation « Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay » (Frakka).
La réduction de la quantité des gens vivant sous les tentes ne résout en rien la question du logement, avance-t-elle.
La somme de 10 à 20 mille gourdes, donnée à plusieurs familles déplacées dans le cadre du projet 16/6, pour leur relocalisation ne leur a pas permis de vivre dans un logement décent, indique-t-elle soulignant combien cette situation a contraint les victimes à regagner leurs maisons marquées au rouge.
Le Konbit (groupe) haïtien pour le logement alternatif (Kayla) propose la « coopérative de logement » comme moyen pour résoudre le problème du logement social en Haïti.
Ce problème demeure un défi à relever, six ans après le séisme du 12 janvier 2010 ayant occasionné la mort de près de 300 mille personnes et autant de blessés, regrette l’organisation. [bd emb vs apr 12/01/2016 15 : 50]