P-au-P., 11 janv. 2016 [AlterPresse] --- Le 12 Janvier 2016, qui marque le sixième anniversaire du terrible séisme de 2010, a été déclaré « journée de commémoration et de réflexion dédiée à la mémoire des victimes » de la catastrophe, qui a fait 300.000 morts, annonce un communiqué officiel.
« Durant cette journée, le drapeau national sera mis en berne, les discothèques et autres établissements assimilés resteront fermés, », indique le communiqué de la présidence, se référant à un arrêté présidentiel pris le 6 janvier.
« Les stations de radio et de télévision sont invitées à programmer des émissions et de la musique de circonstance », ajoute la note.
Aucune cérémonie officielle n’est annoncée à l’occasion du sixième anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Un mémorial en construction depuis quelques années au nord de la capitale n’a toujours pas été achevé.
Des initiatives sont cependant prévues par plusieurs associations ou institutions, dont la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), qui invite à un moment de recueillement au mémorial du Parc de Martissant (secteur sud), aménagé en mémoire des victimes.
Comme par le passé, on s’attend à ce que des lieux fortement touchés se transforment en espace de souvenir, de réflexion ou de méditation, dans le cas de nombreux lieux de culte, qui, d’habitude, ouvrent leurs portes.
Dans plusieurs quartiers, les traces du séisme semblent demeurer intactes, même si les places publiques ont été vidées des sinistrés qui s’y étaient réfugiés. Des hotels ont poussé dans la zone métropolitaine. Plusieurs bâtiments commerciaux, établissements d’enseignement ont été reconstruits. Quelques bâtiments publics sont en chantier et le gouvernement revendique la construction de plusieurs milliers de maisons pour reloger les sans-abri. Mais, environ 60.000 personnes vivraient encore dans les camps de fortune et un vrai plan pour affronter le problème crucial du logement est toujours à mettre en oeuvre.
Un anniversaire noyé dans la crise politique
Au moment où Haïti commémore le sixième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010, le pays est plongé dans une crise politique née des élections législatives et présidentielles controversées du 9 aout et du 25 octobre 2015.
La polémique fait rage dans l’opinion publique au sujet des élus, 92 députés et 14 sénateurs dont les pouvoirs ont été validés, dimanche 10 janvier à la chambre basse, et lundi 11 janvier au sénat.
Un bureau présidé par le député Cholzer Chancy a été élu à la chambre des députés, mais cet exercice est remis à jeudi 14 janvier au sénat, suite à une séance de validation houleuse.
L’assemblée nationale marquant la rentrée parlementaire n’a pas pu non plus avoir lieu, contrairement à ce qui est prévu par la constitution.
Plusieurs secteurs politiques et sociaux s’élèvent contre ce nouveau développement de la conjoncture politique et des voix persistent à demander l’annulation des dernières élections jugées frauduleuses.
L’inquiétude grandit quant à l’issue de cette crise, d’autant que le Conseil électoral provisoire (Cep), en accord avec le gouvernement et appuyé par la communauté internationale, semble déterminé à poursuivre le processus jusqu’à un deuxième tour de la présidentielle, annoncée pour le 24 janvier.
La particularité de cette élection est qu’elle se prépare pratiquement sans compétition, puisque, dans les faits, il n’y a qu’un candidat en campagne, Jovenel Moise, du parti au pouvoir, tandis que, Jude Celestin, de l’opposition, se refuse à prendre part à une « ridicule farce ». [apr 12/01/2015 05 :00]