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Haïti-Elections : Rentrée parlementaire annoncée sur fond de crise

P-au-P, 11 janv. 2016 [AlterPresse] --- La rentrée parlementaire des nouveaux élus, issus des élections controversées des 9 août et 25 octobre 2015, est prévue pour ce lundi 11 janvier 2016, dans un contexte de crise et de protestation devant le parlement, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Elle concerne 92 nouveaux députés et 24 sénateurs.

Les pouvoirs de ces députés, élus pour 4 ans, ont été validés, lors d’une séance, tenue, sans aucune annonce publique, le dimanche 10 janvier 2016, à la chambre des députés.

La chambre des députés sera complétée par 27 autres élus, qui devraient être issus d’élections partielles annoncées pour le 24 janvier 2016, alors que les nouveaux sénateurs doivent rejoindre les 10 actuellement en fonction.

6 autres sénateurs devraient sortir des législatives partielles.

Plusieurs nouveaux élus ont été préalablement dénoncés comme des repris de justice, des violateurs de droits humains ou des individus supposément mêlés au trafic de la drogue.

Les noms des nouveaux élus ont été rapidement publiés, le mardi 5 janvier 2016, par l’exécutif dans le journal officiel Le Moniteur, en vue de la rentrée parlementaire du 11 janvier 2016, malgré les recommandations d’une commission dévaluation électorale pour des négociations avant toute poursuite du processus électoral.

Des certificats ont été remis, à la vitesse de l’éclair, dès le jeudi 7 janvier 2016, par le Conseil électoral provisoire (Cep) décrié à ces élus, malgré des contestations non prises en compte.

La rentrée parlementaire s’effectue dans un contexte de crise électorale, qui s’aggrave au jour le jour. Des secteurs politiques et sociaux rejettent les dernières élections considérées frauduleuses.

Un rapport d’une commission présidentielle d’évaluation électorale a établi que ces scrutins ont été entachés d’irrégularités graves, « assimilées à des fraudes massives ».

Les recommandations de la commission ont été ignorées et, après une période d’incertitudes, le deuxième tour de la présidentielle et des législatives partielles a été fixé au 24 janvier 2016.

La présidentielle doit opposer le candidat du pouvoir, Jovenel Moise, à celui de l’opposition, Jude Célestin.

Tenant compte de la non prise en compte des réclamations de l’opposition et de la société civile concernant les conditions de tenue de ces élections, Célestin a annoncé qu’il se refuse à y prendre part.

Un mouvement citoyen - qui a obtenu environ 2,000 signatures, le dimanche 10 janvier 2016 - a été lancé, la semaine dernière, afin d’obtenir l’annulation pure et simple des élections des 9 août et 25 octobre 2015. [emb gp apr 11/01/2016 11:30]