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Haïti sollicite la francophonie en vue du déblocage des fonds promis

Couverture multimédia AlterPresse - Radio Kiskeya

Ouagadougou 26 nov. 04 [AlterPresse] --- Le Ministre haïtien des Finances, Henry Bazin, profite du 10ème sommet de la francophonie à Ouagadougou pour réitérer les appels du gouvernement d’Haiti à la communauté internationale en vue du déblocage des fonds promis en été dernier.

« Ce que nous disons (aux représentants de la francophonie) c’est notre souhait d’un déblocage rapide des fonds qui nous ont été promis », a déclaré Henry Bazin à AlterPresse et Radio Kiskeya. C’est le message qu’il a communiqué lors de plusieurs rencontres bilatérales, a-t-il précisé.

« J’ai dit à nos cousins et frères africains qu’ils doivent exercer des pressions pour que l’aide à Haïti arrive plus vite », a affirmé Henry Bazin.

Interrogé sur les fonds attendus de la part des secteurs de la francophonie, Bazin a déclaré que l’Union Européenne figure parmi les plus importants contributeurs au niveau du Cadre de Coopération Intérimaire (CCI - plus d’un milliard de dollars) approuvé en juillet dernier.

Henry Bazin a déclaré avoir noté « un sentiment général d’appui » à Haïti. « Je suis très frappé de voir comment des parlementaires canadiens font de la question haïtienne une cause nationale », a déclaré Bazin. A propos de l’attitude des dirigeants français qu’il a rencontré, Bazin a dit qu’ « ils sont bien disposés » vis-à -vis d’Haïti.

A propos de l’intérêt porté à Haïti, Ousmane Paye, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), a affirmé à AlterPresse et Radio Kiskeya que « des janvier on descend sur vous (Haïti) ».

Cependant, la francophonie en tant que telle, « n’est pas la pour financer les grands projets », a dit le porte-parole de l’OIF, Hugo Sada, lors d’une rencontre avec la presse. « Elle ne va pas courir après des bailleurs de fonds », a-t-il poursuivi. « Elle se concentre surtout sur un certain nombre d’objectifs » dont la mise en valeur des intérêts des pays du sud, a-t-il ajouté.

D’autre part, Hervé Bazin a estimé qu’Haïti a doit pouvoir profiter du marché francophone pour rentabiliser ses biens et services culturels. « L’artisanat haïtien est très prisé », a souligné Bazin qui a également mentionné des produits divers qu’Haïti pourrait exporter vers des pays de la francophonie. « Nous devons mettre en place les politiques appropriées », a-t-il reconnu.

Pour sa part, la Ministre de la Communication et de la Culture, Magalie Comeau Denis, a fait savoir à AlterPresse et Radio Kiskeya que la priorité est de « sortir Haïti de l’isolement ».

Magalie Denis a fait valoir que, tenant compte de la situation géographique d’Haïti, placée dans une zone à majorité anglophone et hispanophone, le pays appartient au champ francophone sans bénéficier des opportunités offertes par la francophonie. La ministre a spécifiquement évoqué les possibilités de formation et d’encadrement.

En même temps, « la place d’Haïti ici (au sein de la francophonie) pour contribuer à une série de combats dont celui de la diversité culturelle », a affirmé Magalie Denis.
Haïti doit apporter au monde francophone sa « richesse » et profiter de cet espace pour « se relever la tête », a dit la ministre.

La phase décisive du 10ème sommet de la francophonie commence ce 26 novembre avec la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement qui dure 48 heures. [gp apr 26/11/2004 04:00]