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Haïti-Élections : Une période additionnelle de campagne pour la présidentielle et les législatives partielles

Divers secteurs expriment leur consternation

P-au-P, 8 janv. 2016 [AlterPresse] --- Le Conseil électoral provisoire (Cep) accorde une période additionnelle de campagne électorale, allant du vendredi 8 au vendredi 22 janvier 2016, dans un communiqué en date du 7 janvier 2016, transmis à AlterPresse.

¨Cette période additionnelle a été accordée à la campagne électorale pour la tenue d’un second tour de la présidentielle et des législatives partielles fixées le 24 janvier 2016, conformément à l’article 114 du décret électoral¨, précise le communiqué.

Sur recommandation du Cep, l’exécutif a publié un arrêté présidentiel en date du 6 janvier, convoquant le peuple en ses comices à cette date.

Malgré les multiples contestations et appels à l’annulation des scrutins des 9 août et 25 octobre, le Cep poursuit sa course vers la poursuite du processus électoral.

Le jeudi 7 janvier 2016, il a procédé à la remise des certificats à l’ensemble des députés, sénateurs, magistrats, issus de ces élections controversées.

Des secteurs consternés appellent le Cep et le pouvoir au sens de responsabilité

La coalition d’observation électorale, composée du Conseil national d’observation électorale (Cno), du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Cohnane), de la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) et du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) appelle au sens de responsabilité de l’exécutif et du Cep.

Elle se dit consternée par les récents développements qui aggravent davantage l’évolution du processus électoral.

Martelly a procédé à la publication, dans le journal officiel “Le Moniteur”, de la liste controversée des députés et des sénateurs nouvellement “élus”, en vue de leur prestation de serment le 11 Janvier 2016, rappelle cette coalition.

Il a aussi fait fi de la recommandation de la Commission d’évaluation électorale, qui exige une réévaluation et un examen approfondi des dossiers de plaintes et de dénonciations de candidats aux dernières élections législatives sur les injustices dont ils auraient été victimes de la part des juges du Bureau du Contentieux électoral départemental (Bced) et du Bureau du Contentieux électoral national (Bcen).

Des appels pour une amélioration du processus électoral

Suite à la démission du représentant de l’Eglise catholique au Cep, Ricardo Augustin, la Conférence des évêques catholiques d’Haïti (Ceh) souligne qu’elle est disposée à procéder à son remplacement, dans les meilleurs délais, dans une note en date du 7 janvier 2016.

La Ceh a gardé confiance en son délégué, qui a fait preuve d’honnêteté dans ses fonctions de conseiller, alors que plusieurs membres du Cep ont été pointés du doigt dans des actes de corruptions au sein de l’institution électorale.

Elle exhorte d’autres secteurs représentés au Cep à consentir des sacrifices susceptibles d’aider à crédibiliser le processus électoral dans la ligne des recommandations de la commission d’évaluation électorale.

Pour sa part, la Mission d’observation électorale (Moe) de l’Organisation des États américains (Oea) en Haïti appelle l’ensemble des acteurs à travailler à l’amélioration des conditions, en vue du vote annoncé pour le 24 janvier, dans un communiqué en date du 7 janvier 2016.

Les États-Unis, quant à eux, se disent impatients de l’achèvement du processus électoral via une déclaration de la porte-parole du département d’Etat, John Kirby.

Le gouvernement américain encourage tous les Haïtiens à participer aux élections dans la paix et le calme et « exhorte chacun à travailler pour assurer la transparence et la crédibilité dans ce processus démocratique fondamental ».

Cependant, le candidat à la présidence de la « Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation d’Haïti (Lapeh), Jude Célestin, attendu au second tour, exige la mise en application des recommandations de la Commission d’évaluation électorale avant la poursuite du processus électoral.

Des centaines de manifestants proches du parti politique « Fanmi Lavalas » ont défilé dans les rues de Port-au-Prince, le 6 janvier 2015, pour exiger la démission des membres du Cep et le départ de l’équipe au pouvoir.

Les protestataires rejettent toute participation au second tour de la présidentielle et des législatives partielles programmées le 24 janvier prochain.

Dans un message à la nation, le président Michel Martelly a réaffirmé qu’il laissera le pouvoir le 7 février pour le passer au président qui sortira de l’élection du 24 janvier.

Il invite la population à ne pas suivre les personnes qui exigent la mise en place d’un gouvernement provisoire, ¨susceptible d’enfoncer le pays dans plus de misère et dans le désordre¨. [bd emb vs apr 8/1/2016 13 : 10]