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Haïti " Justice pour les femmes victimes de violence "

P-auP., 25 nov. 04 [AlterPresse]--- Les organisations féministes ont célébré ce jeudi 25 novembre 2004 , sur la place Catherine Flon, la journée internationale contre la violence faite aux femmes cette année, sous le thème de : « Plus d’armes = Plus de violence à l’encontre des femmes. Désarmez tous les gangs et groupes armés ».

Les féministes disent accueillir favorablement la décision du gouvernement de considérer la violence sexuelle commise sur les femmes comme. Elles déplorent toutefois le fait que les autorités ne montrent aucun signe qu’ils vont combattre l’impunité dans le pays.

« Nous condamnons le laxisme du gouvernement intérimaire qui ne fait pas montre d’une réelle volonté pour combattre l’impunité », s’est indigné Olga Benoît.

« La CONAP (Coordination de Plaidoyer pour les Femmes) exige que le gouvernement prenne les dispositions nécessaires afin de désarmer tous les groupes et les gang armés dans le pays. « Car, plus il y a d’armes, plus il y aura de la violence contre les femmes », a martelé la féministe.

Olga Benoît en a profité pour dénoncer ce qu’elle appelle « la manipulation de certains médias » qui font croire que c’est toute la population haïtienne qui réclame le retour de l’armée dans le pays.

Pour sa part, Magalie Marcelin a fait une évaluation de la conjoncture actuelle. Elle dit « constater moins de tolérance à la violence..., et les organisations féministes ne sont pas les seules à mener cette lutte », s’est-elle réjouie.

Les organisations de femmes plaident en faveur d’un accord pour éradiquer la violence faite aux femmes. Myriame Merlet a affirmé que « la CONAP envisage de rencontrer la ministre à la condition féminine et aux droits de la femme autour de la possibilité de plancher avec celle-ci sur des mesures urgentes que l’Etat devrait prendre pour enrayer la violence dont sont victimes les femmes ».

La CONAP réclame justice pour toutes les femmes victimes de violence. Elle presse le gouvernement de se pencher sur plusieurs cas de viols et d’assassinats dont celui d’une fillette aux Gonaïves (Nord-ouest) par l’un des membres du Front de résistance de l’Artibonite, ci-devant « armée cannibale ».

Les activités de la CONAP ont été écourtées au Champ de Mars, à Port-au-Prince, en raison d’un mouvement de panique dans des artères périphériques (du Champ de Mars). Des échanges de tirs ont opposé une patrouille de la police et des bandits au niveau de Poste Marchand et de Lalue à la mi-journée de ce 25 novembre. La patrouille (policière) a été auparavant attaquée par des individus en armes alors qu’elle escortait une équipe de la Compagnie nationale équipements qui devait nettoyer la façade d’une annexe de la Téléco située à Sans-Fil. La veille, des individus avaient badigeonné l’institution de matières fécales.

Les violences enregistrées à Port-au-Prince depuis le 30 septembre, date du lancement de « l’opération Bagdad » par des partisans de l’ancien président Jean Bertrand Aristide ont fait, selon des sources concordantes, plus d’une cinquantaine de morts dont une quinzaine de policiers. (fl, vs, apr 25/11/04 19 : 27)