P-au-P, 5 janv. 2016 [AlterPresse] --- Une dizaine de candidats aux élections de 2015, réunis au sein du « Collectif des candidats élus victimes du Cep », entendent s’opposer à toute tentative de l’Exécutif, de l’institution électorale et du Core Group de doter le pays d’élus illégitimes, en janvier 2016.
Dans une note en date du 5 janvier 2016, le Collectif dénonce les déclarations du président Michel Martelly, le 1er janvier 2016, selon lesquelles il procéderait à l’investiture de la 50è législature le 11 janvier 2016, suite aux élections controversées des 9 août et du 25 octobre 2015.
Une telle mesure constituerait une violation de l’article 188 du décret électoral, qui précise que les formalités de transmission de la liste des élus, de promulgation, de publication et de prestation de serment ne peuvent se réaliser qu’après l’épuisement total du processus électoral, rappelle le collectif.
Ce 5 janvier, une rencontre d’urgence est prévue entre l’exécutif et le Conseil électoral provisoire (Cep) pour discuter du deuxième tour de la présidentielle, celui des législatives partielles et des collectivités territoriales, toujours dans l’impasse.
Le Collectif dit aussi prendre acte du rapport de la commission d’évaluation électorale qui recommande une réévaluation et un examen approfondi des dossiers des candidats.
Ces derniers ont été rançonnés à hauteur de plusieurs centaines de milliers de dollars américains aux niveaux du Bureau du contentieux électoral départemental(Bced) et du Bureau du contentieux électoral national(Bcen) par des employés du Cep et des conseillers électoraux, rappelle le collectif.
Il pointe du doigt notamment les conseillers Ricardo Augustin, Yolette Mengual et Vijonet Démero, qui, selon lui, représentent les Organisations de défense des droits de la femme, les secteurs catholique et protestant respectivement.
Des organisations de femmes se sont démarquées des agissements de Yolette Mengual, membre du Cep, dans un communiqué en date du 18 décembre.
La Solidarite des femmes haïtiennes (Sofa), Kay Fanm, Konbit Fanm Saj, Fanm Deside et « Enfo Fanm », entre autres, ont rappelé qu’elles s’étaient retirées du processus de consultation, entrepris au sein du mouvement des femmes en janvier 2015, en vue de la désignation d’une femme pour siéger au Cep.
Le Collectif appelle toutes les victimes des injustices des Bced et du Bcen à ¨se solidariser en vue de mener conjointement la lutte pour restaurer la sincérité du scrutin au niveau des législatives et faire la lumière sur les actes de fraudes et de corruption imputés aux employés du Cep, aux conseillers électoraux, afin qu’ils répondent à la justice¨.
La coordination du Collectif des élus victimes du Cep est composée de Gérald Jean, de Ferrier/ Pêche, Valbrun Noncilès, de la Circonscription Bombardopolis/Baie-de-Henne, Laurore Edouard, de la Circonscription Petite-Rivière-de-Nippes/ Paillant, Borgelin Brière de la Circonscription de Baradères /Grand Boucan, Acilus Gros-Nègre de l’Ile de la Tortue, Appolius Raphaël de la Circonscription d´Anse-à-Foleur, Jean Baptiste Anthony Dumont de Léogane, Netlande Pierre Dérius des Gonaïves, Délia Délinois de la Circonscription de Cavaillon, Eddy Foresmy. [bd emb vs apr 5/01/2016 13 : 50]