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Haïti-Élections : La commission d’évaluation encourage une solution négociée pour la poursuite du processus électoral

P-au-P, 5 janv. 2016 [AlterPresse] --- La commission d’évaluation électorale appelle à une solution négociée pour la poursuite du processus électoral.

¨L’évaluation qui a été faite a permis de découvrir qu’il y a eu beaucoup d’irrégularités dans les élections du 25 octobre 2015. Ces irrégularités trouvent leur source dans la machine électorale¨, a souligné le coordonnateur de la commission, également représentant du secteur protestant, Armand Louis, lors d´une conférence de presse, le 4 janvier 2016, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

¨Les membres de la commission n’avaient pas le mandat de faire le classement des candidats, de se prononcer sur la date probable du deuxième tour des élections présidentielles et l’échéance du 7 février¨, a-t-il précisé.

« La commission n’est pas un tribunal. Elle était là pour évaluer et recommander et c’est ce que nous avons fait. Nous sommes satisfaits de notre travail », a pour sa part affirmé la représentante du secteur du vodou à la commission, Euvonie Georges Auguste.

Le porte-parole de la commission d’évaluation électorale, Rosny Desroches, a, quant à lui, appellé à des sanctions contre des membres du Conseil électoral provisoire (Cep), qui seraient impliqués dans des cas de fraudes.

Ces personnes soupçonnées dans ces actes doivent se mettre à la disposition de la justice, exige-t-il appelant les secteurs qui ont désigné ces gens à prendre la décision de les remplacer.

En dépit des nombreux cas d’irrégularités graves et d’apparences de fraudes massives qu´elle a, elle-même, relevés, la commission d’évaluation électorale n’a appelé qu’à des mesures correctives pour la poursuite du processus électoral.

Plusieurs partis politiques et observateurs nationaux plaident en faveur de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour approfondir l’évaluation électorale du scrutin du 25 octobre 2015.

Suite au rapport de la commission d’évaluation électorale, le G8 dit mettre le cap sur l’après 7 février, sans l’exécutif et le Cep en place.

Tandis que le "Core Group" préconise un transfert pacifique du pouvoir à un président nouvellement élu le 7 février 2016.

Abondant dans le même sens, l’Union européenne (Ue) juge qu’« il est à présent essentiel que le processus (électoral) aille à son terme ».

Entre-temps, l’exécutif et le Cep devraient se rencontrer en urgence, ce 5 janvier pour discuter du deuxième tour de la présidentielle, celui des législatives partielles et des collectivités territoriales dans l’impasse.

Les membres de l’institution électorale ont constaté « qu’il serait très difficile sinon impossible » de réaliser le deuxième tour le 17 janvier, indique le président du Cep Pierre-Louis Opont, dans une lettre en date du 4 janvier, adressée au chef de l’État Michel Martelly, suite à la réunion plénière extraordinaire du Cep, tenue à la même date.

Martelly a annoncé, le 1er janvier, qu’il se préparait à convoquer les citoyennes et citoyens aux urnes afin de boucler le processus électoral et respecter l’échéance constitutionnelle du 7 février, après celle de la rentrée parlementaire, le 2e lundi de janvier.[bd emb vs apr 5/01/2016 10 : 50]