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Haïti : " Réduction de l’insécurité dans un mois "

(Par : Weibert Arthus)

Paris., 25 nov. 04 [AlterPress]--- Pour la réduction de l’insécurité en Haïti « je vous donne rendez-vous dans un mois », promet le Premier ministre haïtien Gérard Latortue. C’est un chef de gouvernement très optimiste dans l’avenir d’Haïti qui s’est entretenu avec les journalistes ce lundi 22 novembre au Centre d’Accueil de la Presse Etrangère (CAPE), à Paris.

Dans ses analyses, Gérard Latortue présente deux images de l’insécurité en Haïti. Il y a, selon le chef du gouvernement intérimaire, l’insécurité liée au banditisme. « Cette forme, on la retrouve à Brasilia, à Mexico, à Paris comme à Port-au-Prince », estime Latortue. Et la seconde forme d’insécurité serait liée à la manipulation politique. « Elle est l’œuvre de gens associés au parti lavalas qui refusent d’entrer dans le processus électoral et qui utilisent la violence pour déstabiliser le pays », déclare le premier ministre. Ce banditisme est directement « lié à Aristide », explique Gérard Latortue qui ne veut pas mettre tout lavalas dans le même panier que l’ancien président.

Quant à la mise en accusation de Monsieur Aristide, le processus est bien en cours. Le Premier ministre confirme avoir passé des instructions à son ministre de la justice pour lancer un mandat d’arrêt international contre l’ancien président. Mais la presse ne saura pas plus sur l’accusation ni sur l’aboutissement du processus.

Pas d’insécurité généralisée en Haïti

Gérard Latortue s’en prend à ce qu’il appelle « une certaine presse internationale » qui présente Haïti comme un pays en chaos. Selon le Premier ministre, l’insécurité en Haïti est concentrée dans des zones géographiques « Cité Soleil, Delmas, Bel-Air, Martissant ». C’est cette forme d’insécurité que le chef du gouvernement promet de réduire avant les fêtes de fin d’année. Cela va être possible avec l’augmentation des forces de la Minustha. Le premier ministre souligne la présence en Haïti de militaires venant de la Chine, de l’Espagne, du Maroc et l’arrivée d’une brigade francophone venant notamment de pays africains. Gérard Latortue participe cette semaine au Xe sommet de la Francophonie à Ouagadougou.

L’armée d’Haïti ne sera pas rétablie

Le premier ministre annonce la mise en place d’une autre commission sur l’armée d’Haïti. Cette dernière commission (la cinquième en date sur la question des anciens militaires) devra réaliser une étude sur l’avenir de l’armée d’Haïti. Gérard Latortue promet que « l’armée ne sera pas rétablie ». Le bureau de gestion des anciens militaires prévoit tout un programme de réinsertion pour les anciens membres des Fad’h. « Une centaine d’anciens militaires seront employés à la douane et travailleront au service de la contrebande. Des dizaines d’autres seront attachés à la sécurité rapprochée des fonctionnaires de l’Etat. Cette tâche est actuellement remplie par les agents de la police nationale. D’autres anciens militaires seront attachés à la protection des monuments historiques ou travailleront comme garde-champêtre », indique Gérard Latortue. Au total 800 emplois seront bientôt disponibles pour les anciens militaires. Cela permettra de résoudre le problème de l’ex-Fad’h (Forces armées d’Haïti). Ce sera automatiquement la fin du banditisme lié aux anciens militaires, prévoit Latortue.

Les journalistes haïtiens qui participaient à la conférence n’ont pas fait foi au propos du Premier ministre. Ils estiment que M. Latortue minimise l’ampleur de la situation en Haïti. Sinon, le Premier ministre dramatise le contrôle que le gouvernement a sur les événements liés à l’insécurité. (w.a., apr, 25/11/04 18 : 35)