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Haïti-Politique : Divers secteurs réclament un approfondissement de l’évaluation des dernières élections

P-au-P, 4 janv. 2016 [AlterPresse] --- Plusieurs partis politiques et observateurs nationaux plaident en faveur de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour approfondir l’évaluation électorale du scrutin du 25 octobre 2015.

« Il faut qu’il y ait un compromis historique pour approfondir cette question. Ce sont tous les procès-verbaux qu’il faut analyser. Il faut aussi examiner les bulletins de votes, suggère l’ancien candidat à la présidence du parti Organisation du peuple en lutte (Opl), Sauveur Pierre Etienne, joint au téléphone par AlterPresse.

« Cette commission (d’évaluation électorale) nous dit clairement que le Conseil électoral est discrédité. Il faudrait remanier ce Conseil parce qu’il y a des personnes dont les noms ont été cités dans des dossiers louches », avance-t-il.

« Certains ont posé le problème de la transition, il ne faut pas que le pays tombe dans le désordre, il faut prendre le temps pour que les autorités qui sortiront dans les élections soient légitimes », souligne-t-il.

Il faut accepter qu’on organise les élections à la fin du mois de février pour que le 29 mars 2016, le nouveau président de la république prête serment, propose Pierre Etienne, qui n’est pas d’accord, pour autant, que le président Michel Martelly reste à la tête du pays après le 7 février 2016.

Il propose la formation d’un conseil de trois membres composés des présidents du Sénat de la République, de la cour de Cassation et du premier ministre pour diriger le pays.

Le rapport de la commission d’évaluation électorale indépendante a fait des constats appréciables, analyse l’un des dirigeants de la plateforme politique Pitit Desalin, Volcy Assad.

Suite aux révélations faites par des techniciens de la commission, il faut qu’Il y ait une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur ce qui s’est passé dans les élections des 9 août et 25 octobre 2015, exige-t-il.

Il demande à la population de rester mobilisée et lance un appel à l’unité à tous les secteurs de la vie nationale pour faire un bloc contre ce qu’il qualifie de coup d’État électoral.

Il projette d’annoncer un calendrier d’activités de mobilisations dans les rues contre cet état de fait.

Il y a une irresponsabilité des membres du Cep, qui ont facilité les fraudes, déplore le responsable du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), Édouard Paultre.

Il prône une enquête approfondie pour parvenir à une « épuration » du processus électoral, indispensable pour sortir le pays de la crise.

Pour aller au second tour de la présidentielle, il faut qu’il y ait une entente politique, ajoute Paultre.

De nombreux cas d’irrégularités graves et d’apparences de fraudes massives en ce qui concerne la présidentielle du 25 octobre ont été révélées dans le cadre du contrôle d’un échantillon de 15% de procès-verbaux.

Le rapport de la commission en charge de l’évaluation des élections du 25 octobre 2015 a été remis le 3 janvier au président Michel Martelly, qui était accompagné, entre autres, du premier ministre Evans Paul et de plusieurs officiels du gouvernement.

Les 15% de procès-verbaux étudiés indiquent qu’il y a eu des « irrégularités souvent assimilées à de la fraude massive », selon la conclusion du rapport.

Le délégué du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) à la Commission, Me Gédéon Jean, qui n’a pas signé le rapport remis à l’exécutif, préconise une évaluation approfondie du processus électoral, incluant notamment un recomptage des procès-verbaux, dans un document daté du 3 janvier 2015 et transmis à l’agence en ligne AlterPresse. [jep emb gp apr 4/01/2016 16 : 30]