P-au-P, 21 déc. 2015 [AlterPresse] --- Des organisations de femmes affirment se démarquer des agissements de Yolette Mengual, membre du Conseil électoral provisoire (Cep), dans un communiqué en date du 18 décembre, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
La Solidarite des femmes haïtiennes (Sofa), Kay Fanm, Konbit Fanm Saj, Fanm Deside et « Enfo Fanm », entre autres, ont tenu à rappeler qu’elles s’étaient retirées du processus de consultation, entrepris au sein du mouvement des femmes en janvier 2015, en vue de la désignation d’une femme pour siéger au Cep.
Elles soulignent avoir publiquement dénoncé les manœuvres orchestrées pour obtenir à tout prix la désignation de Yolette Mengual au Conseil et questionné la motivation profonde de la concernée pour intégrer l’institution.
De plus, elles « avaient indexé la conduite d’un processus caractérisé par un chaos planifié, le non-respect des principes et des décisions arrêtées, l’indiscipline, la manipulation, les tentatives d’intimidation et l’acclamation en lieu et place d’un choix fondé sur des critères préalablement établis et validés », rappelle le communiqué.
« Les agissements de la conseillère Mengual n’engagent qu’elle-même. Ils concernent les groupes et individus qui avaient choisi de torpiller le processus de désignation pour la hisser au Cep. Les allégations de corruption à l’endroit de la conseillère tendent à conforter les signataires dans leur décision de se retirer d’un processus dénaturé ».
Accusée d’être impliquée dans des cas de corruption dans le cadre de sa fonction au sein de l’institution électorale, Yolette Mengual entend poursuivre en justice son accusateur, le candidat à la députation de la circonscription Ferrier / Les Perches (Nord’Est), Gérald Jean.
« À aucun moment, je n’ai reçu ni accepté de l’argent de qui que ce soit dans le cadre du processus électoral. À aucun moment, je n’ai rencontré ni personnellement ni individuellement Monsieur Gérald Jean », a t-elle réagi dans une note de presse datée du jeudi 17 décembre 2015.
Ces organisations de femmes invitent certaines personnes et certains médias à ne pas attribuer les actes d’une femme à l’ensemble du mouvement des femmes qui est pluriel, comme tant d’autres mouvements sociaux.
« Une confusion est délibérément entretenue entre un mécanisme de désignation à un poste et la représentation d’un secteur au sein d’une instance. Cette lecture erronée et réductrice contribue à évacuer l’analyse globale qu’appelle l’institution électorale qui souffre d’un incontestable déficit d’éthique, de crédibilité et d’efficacité ».
Elles « dénoncent la surdité, le mépris et l’arrogance des conseillères et conseillers électoraux face aux légitimes protestations des citoyennes et citoyens qui exigent des sanctions à l’encontre des partis politiques et du personnel électoral impliqués dans les violences et les fraudes qui ont marqué les scrutins du 9 août et du 25 octobre 2015 ».
Par arrêté présidentiel en date du mercredi 16 décembre, le chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly a formé une commission présidentielle, dénommée « Commission d’évaluation électorale », chargée de prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue d’évaluer le processus électoral.
Le Groupe de 8 candidats de l’opposition à la présidence (G8) rejette la formation de cette commission, dans un communiqué en date du jeudi 17 décembre 2015, et appelle à manifester dans les rues contre le Cep et le pouvoir en place, le 27 décembre 2015, date prévue pour le second tour de la présidentielle. [emb gp apr 21/12/2015 15:20]