P-au-P, 18 déc. 2015 [AlterPresse] --- L’Association des médias indépendants d’Haïti (Amih) invite le Conseil électoral provisoire (Cep) à « un ultime sursaut de patriotisme et de moralité », dans un communiqué daté du jeudi 17 décembre 2015, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
L’association condamne l’obstination de l’organisme électoral à rester sourd aux revendications d’un nombre important de secteurs du pays qui appelle, entre autres, à la mise en place d’une commission indépendante pour évaluer les élections du 25 octobre.
L’Amih, qui a participé de concert avec d’autres associations de médias et de presse, à la désignation du représentant du secteur presse au Cep, a appelé le 5 octobre dernier le représentant de la presse au sein de cette institution ainsi que les huit autres conseillers électoraux à assumer en toute indépendance, dignité, honnêteté et responsabilité, la haute fonction qu’ils occupent, rappelle le communiqué.
L’Amih dit avoir le regret de constater que trois mois après cet appel le comportement du Conseil et de ses conseillers crée un profond malaise et soulève les suspicions de partialité et de dépendance les plus légitimes.
Malgré des évidences de fraudes et d’irrégularités découvertes au centre de tabulation, et les scandales de corruption dans lesquels des juges électoraux sont accusés d’implication, le Cep s’oppose à la formation d’une commission indépendante de vérification et d’évaluation du vote du 25 octobre, regrette l’Amih.
L’Association nationale des médias haïtiens (Anmh), dans une note publiée le 17 décembre 2015, se dit également « préoccupée par l’entêtement et l’aveuglement du Cep, qui, à très court terme, peuvent induire, dans le pays, une réalité de polarisation qui infirmera la possibilité de renouvellement des institutions dans la transparence démocratique ».
Une nouvelle manifestation est annoncée par l’opposition le 27 décembre 2015 (date fixée pour le second tour de la présidentielle) pour dénoncer les élections du 9 août et du 25 octobre 2015, malgré la mise sur pied d’une commission d’évaluation électorale par le président de la république, Michel Joseph Martelly.
Des partis politiques rejettent la formation de la commission qui serait proche du pouvoir.
Lors d’un point de presse le jeudi 17 décembre, le premier ministre Evans Paul a appelé les secteurs de l’opposition à laisser à la commission le soin de faire son travail. [sj emb gp apr 18/12/2015 13 : 10]