P-au-P, 18 déc. 2015 [AlterPresse] --- L’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) se dit très préoccupée par l’entêtement et l’aveuglement du Conseil électoral provisoire (Cep), capable d’aggraver la crise post-électorale, dans une note en date du jeudi 17 décembre 2015.
« Si le Cep veut sauver le processus électoral, il lui faut, dans un sursaut de réveil citoyen, se mettre désormais à l’écoute pour se projeter dans l’opinion, s’il n’est pas trop tard, comme une entité finalement responsable pour éviter au pays le spectre d’une catastrophe prévisible que les conseillères et conseillers électoraux semblent être les seuls à ne pas percevoir », selon l’Anmh.
La logique insensée d’une élection sans candidats consentants et sans votants potentiels est contre nature. Il s’agit là d’une démarche stérile, un déconcertant gaspillage de ressources avec la garantie au bout du compte d’une situation d’impasse politique qui ne saurait être profitable ni à ses géniteurs ni à la nation, fustige-t-elle.
Le cep veut valider les résultats du premier tour de la présidentielle, après un processus de vérification qui a mis en évidence une situation de fraudes et d’irrégularités ayant entaché l’ensemble des 78 procès-verbaux pris au hasard, désapprouve-t-elle.
À analyser l’attitude du conseil, les citoyens seraient en droit de se demander pour qui le Cep organise-t-il les élections ?, s’interroge l’Anmh soulignant qu’un cep sourd-muet-aveugle est un facteur idéal pour une aggravation de la crise post-électorale.
Toute avancée pour conclure le processus électoral comme le Cep et le pouvoir entendent le faire enfantera des dirigeants mort-nés et représentera du même coup une abondante semence de nouvelles crises que le pays ne tardera pas à moissonner, analyse-t-elle.
Pour dénoncer le refus de l’institution électorale de mettre sur pied une commission électorale indépendante pour évaluer les élections du 25 octobre, jugées frauduleuses, l’opposition annonce une nouvelle manifestation pour le 27 décembre, après celle réalisée le mercredi 16 décembre 2015.
Par arrêté présidentiel en date du mercredi 16 décembre, le chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly a formé une commission présidentielle, dénommée « Commission d’évaluation électorale », chargée de prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue d’évaluer le processus électoral, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Cette commission devra également faire des recommandations au Conseil électoral provisoire (Cep) et au gouvernement alors que les conseillers électoraux avaient menacé de démissionner en bloc, au cas où cette commission viendrait empiéter sur leurs travaux.
La décision prise par l’exécutif de former cette commission d’évaluation électorale est illégale et inopportune, dénonce la plateforme politique Renmen Ayiti, dans un communiqué en date du 17 décembre 2015.
Joint au téléphone par AlterPresse, le militant Assad Volcy de Pitit Desalin rejette également cette commission présidentielle parce que, selon lui, celle-ci n’est pas indépendante.[sj emb gp apr 17/12/2015 16 : 10]