P-au-P, 17 déc. 2015 [AlterPresse] --- Le film-documentaire Solèy, projeté ces jours-ci à Port-au-Prince, présente la boxe comme l’une des alternatives pour échapper à la violence, notamment à Cité Soleil, déclare le réalisateur Franco-suisse, Thomas Noreille.
Solèy est une chronique du quotidien de trois jeunes boxeurs qui, luttant contre la misère ou l’attrait des gangs, se rêvent un futur de professionnels, de champions internationaux. C’est un film sur la volonté et l’espoir bafoué des jeunes d’échapper à la délinquance et l’attrait des gangs à Cité Soleil.
Une politique de la jeunesse est essentielle pour pouvoir encadrer les jeunes et leur donner d’autres possibilités, comme la boxe, pour qu’ils ne tombent pas dans la délinquance, estime Thomas Noreille, dans une interview accordée à la station en ligne AlterRadio. [1]
« En Haïti la plupart de jeunes sont complètement livrés à eux-mêmes. Ils n’ont même pas les moyens d’aller à l’école et un accès aux loisirs », déplore le réalisateur, lui-même très intéressé à la boxe.
Le film expose « des images assez insolites, de gens qui vivent très dignement », mais aussi des conditions de vies à Cité Soleil, qui sont inhumaines comme le cas de personnes vivant à côté de décharge, exprime-t-il.
« On voit aussi une vague d’émotions, grâce à ce film-documentaire, et les choses sont en train de bouger assez rapidement. On a beaucoup d’espoir et on essaie de surfer sur la vague de cet engouement pour, enfin, faire bouger les choses », affirme-t-il.
A Port-au-Prince, « il n’y a que peu d’alternatives pour celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de bien naître. Tout le monde n’a pas accès à l’éducation, les institutions sociales sont inexistantes. Ici avant de vouloir ou pouvoir se réaliser, il faut se battre pour survivre », selon le synopsis de ce film-documentaire.
« Plus qu’un sport, la boxe est un choix de vie. Monter sur le ring, c’est jouer son destin en quelques minutes, risquer des années de sacrifice pour un instant de gloire entre 4 cordes. Boxer, c’est se dépasser, se combattre soi-même et son propre sort. Devenir boxeur, c’est se réapproprier son histoire à la force de ses poings », lit-on dans le document.
Le film-documentaire plonge, par une approche intimiste, dans le quotidien de trois jeunes boxeurs, Djaoul qui boxe pour survivre, Guerline l’indépendante et Sonyto, l’espoir de la jeune boxe-amateure haïtienne.
Coréalisé par Thomas Noreille et le photographe professionnel français, Yann Lévy, ce film-documentaire de 52 minutes est produit par la société de production Velvet Film, du cinéaste haïtien Raoul Peck. [emb gp apr 17/12/2015 13:50]
[1] Diffusion en rotation sur www.alterradio.org les 17 et 18 décembre à la rubrique ActualitéPlus (après la 1/2 heure)