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Haïti-Choléra : Seize communes de 5 départements en alerte rouge, signale le Mspp

P-au-P, 16 déc. 2015 [AlterPresse] --- Seize communes des départements de l’Artibonite, du Sud-Est, du Nord, du Nord-Ouest et de l’Ouest - où se trouve la capitale Port-au-Prince - sont en alerte rouge, en ce qui concerne le choléra, indique à l’agence en ligne AlterPresse, le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp).

De nouvelles flambées de cas de choléra sont recensées dans ces départements du pays.

Du 1er au 12 décembre 2015, 1,085 cas de choléra sont hospitalisés sur 1, 260 cas enregistrés à l’échelle nationale, alors que, pour le mois de novembre 2015, sur 4,964 cas enregistrés, 4,303 sont hospitalisés, fait savoir à AlterPresse le coordonnateur national de la lutte contre le choléra, Dr. Donald François.

Du samedi 5 décembre au samedi 12 décembre 2015, sur 568 cas de choléra, 8 décès et 480 personnes hospitalisées ont été enregistrés.

Le taux de létalité globale est de 1.58%, tandis que le taux de létalité d’hospitalisation est estimé à 1.65%.

Dr. François appelle la population à continuer de respecter les principes d’hygiène en vue d’empêcher de nouveaux cas d’infections, parce que, dit-il, le choléra est toujours présent.

Campagnes de sensibilisation, accès à l’eau et assainissement comme réponses au choléra

Des réponses, liées, entre autres, au renforcement des campagnes de sensibilisation et au réapprovisionnement de tous les centres de traitement de choléra, sont importantes pour arriver à éradiquer la maladie en Haïti d’ici 2020, avance Dr. Donald François, qui encourage les médias à sensibiliser la population dans l’observance des principes d’hygiène.

Le comité de haut niveau pour l’élimination du choléra en Haïti insiste sur l’importance de la réponse rapide et de l’accès à l’eau et l’assainissement, indique un communiqué émanant du Mspp en date du 10 décembre 2015.

« Pour 2016, les coûts nationaux de surveillance et d’intervention ainsi que les investissements nécessaires en eau et assainissement devraient être assurés », rapporte le communiqué, citant la Représentante spéciale du Secrétaire général (Rssg) des Nations Unies, la Trinitéenne Sandra Honoré.

« Nous devons œuvrer à une réunion des partenaires techniques et financiers, pour faire avancer le plan national pour l’élimination du choléra en Haïti », fait savoir Honoré.

Justice et réparation au point mort

Entre-temps, les victimes du choléra et leurs familles sont toujours dans l’attente de justice et réparation, en dépit de diverses mobilisations réalisées par différents secteurs, à l’échelle nationale et internationale.

Dans un rapport publié en octobre 2015, l’organisation Amnesty International critique l’irresponsabilité de l’Organisation des Nations unies (Onu), en ce qui concerne l’introduction du choléra en Haïti (à partir d’une base de casques bleus du Népal, en octobre 2010, à Mirebalais, Plateau central).

« L’Onu manque à ses devoirs envers les victimes du choléra en Haïti, cinq ans après le début de l’épidémie », dénonce Amnesty International, en pointant du doigt le personnel de l’Onu dans le déclenchement du choléra en Haïti.

À l’occasion de la journée internationale des droits humains, le 10 décembre 2015, des victimes de choléra ont réalisé un sit-in devant les locaux de la base militaire de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), en vue d’exiger, une nouvelle fois, justice et réparation.

Au total, la maladie a déjà fait plus de 9 mille morts, depuis son introduction en Haïti par la force onusienne en octobre 2010. [bd emb rc apr 16/12/2015 12:50]