P-au-P, 08 déc. 2015 [AlterPresse] --- Le directeur général des douanes, Victor Hugo Saint Louis annonce la formation d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur la mort de deux chauffeurs de camions, survenue à Thomassique (à 18 km de Hinche, chef-lieu du département du Plateau central), dans la nuit du dimanche 06 au lundi 07 décembre 2015.
La commission d’enquête sera composée de cadres de l’administration générale des douanes, indique Saint Louis, lors d’une conférence de presse, le mardi 08 décembre 2015 et à laquelle a assistée l’agence en ligne AlterPresse.
Il nie toute implication des agents douaniers de Thomassique dans la mort de ces deux personnes dont l’une aurait été tuée devant les locaux de la douane de Thomassique.
La douane de la ville frontalière de Thomassique a été incendiée le lundi 07 décembre, suite à la mort par balles de deux chauffeurs de camions qui tentaient de franchir la frontière pour entrer sur le territoire haïtien avec des marchandises.
L’un des chauffeurs aurait trouvé la mort suite aux échanges de tirs entre les brigadiers et un groupe d’individus accompagnés de trois camions contenant de la farine, qui essayaient de franchir la frontière pour entrer sur le territoire haïtien, avance le directeur général des douanes.
La mort d’un individu muni d’une arme artisanale a été constatée dans la matinée du lundi 7 décembre, fait-il savoir.
La farine transportée par les camions faisait partie des 23 produits qui ont été interdits d’entrer sur le territoire national par voie terrestre, précise-t-il.
Ces trois camions transportaient un total de 1, 500 sacs de farine sur la frontière haitiano-dominicaine pour les écouler à travers différentes villes du pays sans passer par les douanes.
Des activités de contrebande sont identifiées dans certains points au niveau de Garde Salnave, petite localité proche de Thomassique, suite au contrôle de la douane au niveau des frontières, signale-t-il.
« La contrebande représente un fléau pour le pays en matière de santé et de recettes douanières, ce sont de grandes entreprises qui en bénéficient », dénonce Victor Hugo Saint Louis, affirmant que tous les haïtiens doivent combattre la contrebande pour empêcher qu’elle détruise économiquement le pays.
Les contrebandiers sont des gens de l’informel qui dispose de grands moyens pour faire passer les marchandises au niveau de la frontière, mentionne-t-il.
Entrée en vigueur le 1er octobre 2015, la décision prise par le Ministère de l’économie et des finances (Mef) d’interdire l’importation, en provenance du territoire voisin, de 23 produits par voie terrestre ont permis une augmentation des recettes fiscales, se réjouit-il.
Des organisations comme l’Association des économistes haïtiens (Aeh) avaient exprimé leur appui à cette interdiction qui est, disent-elles, bénéfique et rentable pour l’économie haïtienne.
Des commerçantes et commerçants notamment à la frontière de Belladère (Est) ont vivement critiqué cette décision à cause de ses conséquences sur leurs activités commerciales. [bd emb gp apr 09/12/2015 09 : 35]
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