P-au-P, 07 déc. 2015 [AlterPresse] --- Les conditions de vie des coupeurs de canne haïtiens, dans les bateyes à Barahona (Sud de la République Dominicaine), sont inhumaines, indique la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr), dans une note transmise à AlterPresse, à l’approche de la journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre de chaque année.
Dans les bateyes, les coupeurs de canne sont généralement sous-payés. Ils vivent dans des conditions inhumaines. Leurs enfants n’ont pas accès à l’éducation, ni à des soins de santé, rapportent plusieurs partenaires du Garr en République Dominicaine.
Le Consortium sucrier central (Csc) maltraite bon nombre de travailleurs haïtiens de la canne à sucre. Plusieurs d’entre eux sont obligés de retourner en Haïti afin de fuir les mauvais traitements, dont ils sont l’objet de la part des fonctionnaires dominicains.
Les travailleurs haïtiens sont quasiment abandonnés par le gouvernement dominicain et le Consortium sucrier central, qui exploitent l’industrie sucrière de Barahona, selon le Garr plaidant pour le respect des droits des migrantes et migrants, notamment les coupeurs de canne dans les bateyes en territoire dominicain.
Les enfants et les adultes souffrent de diverses maladies infectieuses et contagieuses en raison de leurs mauvaises conditions de vie dans les bateyes, selon des témoignages recueillis.
Les familles souffrent de maladies des poumons et de la peau, à cause de la fumée émanant des champs de canne, à chaque fois qu’ils sont brûlés par leurs propriétaires.
Cette situation ne date pas d’hier, signale le Garr, qui avait déjà pointé du doigt la réalité dans les bateyes de Barahona, dans le cadre d’une enquête, publiée, en 2003, en Français et en Espagnol, sous le titre « Sur les traces des braceros » (tras la huellas).
Les litières métalliques, où dormaient les braceros, n’avaient pas de matelas. Les baraques, où ils sont logés, étaient dépourvues d’eau potable, de latrines et d’énergie électrique, avaient observé, à l’époque, les enquêteurs du Garr.
En 2015, 12 ans plus tard, malgré de légères améliorations, la misère persiste dans les bateyes en République Dominicaine, où les conditions de vie des travailleurs restent critiques.
Ces migrants haïtiens reçoivent moins de 1,500.00 pesos (RD $ 1.00 = 1.20 gourde ; US $ 1.00 = 60.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) comme salaire mensuel pour des travaux de désherbage, d’arrosage et d’autres tâches, qu’ils accomplissent dans les champs de canne.
Haïti et la République Dominicaine sont, pourtant, signataires de la convention américaine sur les droits économiques, civils et politiques, qui garantit, en son article sept (7), des conditions justes et équitables pour tous les travailleurs, rappele le Garr.
[jep emb rc apr 07/12/2015 11:20]