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Haïti-Politique : Impossible de réaliser de bonnes élections dans le système actuel, selon l’ancien député Alix fils Aimé

Nécessité d’une démocratie participative

P-au-P, 04 déc. 2015 [AlterPresse] --- Le système de démocratie représentative en cours en Haïti constitue un blocage pour réaliser de bonnes élections, analyse le militant politique et ancien député de Pétionville/Kenscoff en 1996, Alix fils Aimé.

Une démocratie participative serait une solution aux crises électorales successives favorisées par le système actuel, souligne Alix fils Aimé, invité à l’émission "TiChèzBa", prévue pour être diffusée durant le week-end sur la station en ligne AlterRadio.

Les élections (dans le cadre du système en vigueur en Haïti) provoquent le déchirement du tissu social et divisent le peuple, de manière permanente, constate-t-il.

Depuis la publication, le 24 novembre 2015, des résultats définitifs controversés de la présidentielle du 25 octobre 2015, on assiste à une détérioration du climat politique en Haïti.

Des mobilisations anti-gouvernementales intensives se poursuivent dans les rues de Port-au-Prince en vue d’exiger, entre autres, le départ du président Joseph Michel Martelly et du premier ministre Evans Paul ainsi que la démission des membres du Conseil électoral provisoire (Cep), après le refus de ce dernier de constituer une commission indépendante pour évaluer ces résultats.

Plusieurs secteurs, dont celui des droits humains, prennent leur distance face au processus électoral de plus en plus décrié.

« Nous avons besoin d’un (autre) système pour nous aider à travailler ensemble pour développer le pays dans un cadre pacifique, productif et moderne », estime Alix Fils-Aimé, soulignant l’existence d’une crise de confiance globale dans ce processus électoral.

Il relève une utilisation abusive des élections pour créer des crises alternées dans le pays afin de maintenir le statu quo.

Il faut une autre gouvernance et d’autres rapports entre les Haïtiens, qui ne peuvent pas se construire à travers des élections utilisées comme une usine à fabriquer des conflits et des crises chroniques, avance-t-il, faisant allusion, en ce sens, à l’histoire d’Haïti.

Il affirme qu’il n’y a aucune possibilité pour corriger les fraudes massives évidentes révélées dans les élections de 2015.

Ces élections étaient planifiées et représentent une équation impossible à résoudre, regrette-t-il, anticipant des "arrangements", en guise de solution, qui ne seront pas à l’avantage du pays.

« C’est attaquer l’intégrité du peuple haïtien en lui demandant de faire un mauvais arrangement », fustige-t-il.

Entre temps, des organismes d’observation électorale continuent d’exiger la formation d’une commission indépendante pour évaluer les élections du 25 octobre dernier.

Un groupe de huit candidats à la présidence et le parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens continuent de préconiser un gouvernement de transition, en vue d’une sortie de crise.

Des pourparlers sont enclenchés par le pouvoir en place avec, notamment, des organisations de la société civile, autour de la question électorale.

Une commission exécutive de gestion de la crise électorale, mise en place par l’exécutif fait l’objet de vives critiques de la part de partis politiques. [emb gp apr 04/12/2015 15 : 20]