P-au-P, 3 déc. 2015 [AlterPresse] --- « Les enjeux des changements climatiques pour Haïti et les initiatives citoyennes, changeons le système, pas le climat » : tel est le thème d’une journée de réflexion, organisée le mercredi 2 décembre 2015 par la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Cette activité - qui a réuni une soixantaine de représentants d’organisations sociales étudiantes, paysannes et de femmes, entre autres - vise à sensibiliser l’opinion publique autour des changements climatiques et sur la nécessité d’une mobilisation citoyenne face à ce problème.
Les décisions - qui seront prises au cours de la 21e conférence des parties à la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (Cop 21) , en cours du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris (France) - peuvent avoir des conséquences dramatiques sur l’humanité, avertit le directeur exécutif de la Papda, Camille Chalmers.
La Cop 21 a réuni plus de 195 chefs d’État.
En Haïti, le changement climatique se manifeste très clairement à travers des épisodes de sécheresses, l’érosion des terres, l’intensification et l’augmentation des cyclones et des inondations.
« En tant que peuple, nous sommes particulièrement menacés comme petit État insulaire, où la montée du niveau de la mer peut faire disparaître certaines villes du pays », alerte Chalmers.
« Il faut que nous prenions conscience de l’importance du changement climatique et des causes de ce changement, liées au système capitaliste et à son mode de fonctionnement », souhaite-t-il.
« De la même manière qu’on a participé à la libération de l’esclavage, on doit participer à la libération de l’humanité face à la domination du capitalisme », encourage-t-il, invitant à adopter « d’autres formes de vies plus cohérentes et plus durables ».
L’économiste estime que la meilleure solution contre le changement climatique est la défense de l’économie paysanne, parce que l’agriculture et l’élevage industriels sont parmi les principaux producteurs de gaz à effet de serre qui empoisonne l’atmosphère.
Il espère que beaucoup plus de gens comprennent la nécessité de prendre part à ce combat pour sauver l’humanité.
C’est une question nationale et vitale, ajoute-t-il.
En dépit des priorités que le gouvernement affirmer donner à l’environnement, Camille Chalmers dit constater qu’il n y a eu que très peu de politique environnementale déployée.
Moins de 1% du budget national est consacré au Ministère de l’environnement (Mde), alors que la couverture forestière du pays est estimée à 2%, déplore la Papda. [bd emb gp apr 3/12/2015 08:50]