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Position et demandes d’ActionAid Haïti en relation à la conférence des Nations Unies à Paris sur le climat

Communiqué d’ActionAid Haïti

Soumis à AlterPresse le 1er décembre 2015

Haïti fait partie des petits pays insulaires en développement (PEID) dont la responsabilité est quasiment nulle dans l’augmentation du réchauffement climatique et qui en même temps auront à en subir les conséquences les plus néfastes. En effet, sans nier les causes liées à la dégradation environnementale grandissante et à ses capacités limitées, le pays souffre déjà des effets de la sécheresse, de l’augmentation du niveau de la mer, de l’accentuation de la force des cyclones et tempêtes. ActionAid veut joindre sa voix à celles qui continuent à demander que les négociations globales insistent sur l’aide à octroyer aux pays, comme Haiti, qui ont le moins contribué à l’accélération du réchauffement climatique et qui seront les plus vulnérables aux impacts.

Support au CPDN (Contribution Prévue Déterminée au Niveau National) de l’Etat haïtien

ActionAid soutient les demandes de l’Etat Haïtien qui vont dans le sens de l’appui à accorder aux pays les plus vulnérables et qui ne sont pas responsables et il convient surtout d’intégrer ces demandes dans le cadre des requêtes collectives du groupe des PEID.

Les efforts d’adaptation doivent être soutenus par les pays riches. Haïti, tout comme les autres membres des PEID, n’a pas de ressources pour faire face de façon efficace, aux impacts attendus. Le support doit consister non seulement en contribution financière pour l’adaptation, mais également en transfert de technologies appropriées, de développement de capacités, pour arriver à une transition réduisant la vulnérabilité et une solution équitable au problème du réchauffement global.

Financement lié aux changements climatiques

ActionAid demande la mise en place d’un échéancier qui montre les contributions financières publiques d’ici à 2020 de façon à ce que les pays en développement qui sont les plus vulnérables, dont Haïti, soient capables d’implémenter le travail d’adaptation requis de façon très urgente.

Participation égale et active des femmes dans tous les aspects d’une politique sur le Climat

Les femmes sont plus vulnérables que les hommes aux impacts des changements climatiques spécialement en temps de désastres compte tenu des rôles et des responsabilités socialement construits et parce qu’elles ont en général moins de pouvoir et moins de richesses. Etant donné les disparités entre les hommes et les femmes au niveau politique, social et économique, il est essentiel d’établir dans quelle mesure les hommes et les femmes sont affectés différemment par les changements climatiques et leurs capacités à y faire face. En ce sens, la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique doit assurer la participation effective et égale des femmes dans les politiques, actions et solutions durables incluant les prises de décisions sur les investissements financiers au niveau international et national.

Objectif global sur l’Adaptation à inclure dans le nouvel accord

Il faut reconnaitre que l’augmentation des températures oblige à des efforts significatifs d’adaptation pour que les communautés puissent faire face aux impacts. Réaliser cet objectif doit être une responsabilité commune pour tous les pays. En ce sens, les pays en développement, et Haiti en particulier, devront solliciter un support pour des actions d’adaptation en alignement avec le cadre des Responsabilités Communes mais Différenciées et des Capacités Spécifiques (CBDR &RC). Il faut souligner que les pays riches, ont l’obligation de répondre favorablement aux demandes des pays PIED mais aussi et surtout doivent fournir des efforts en rapport avec la diminution nécessaire des gaz à effet de serre.

Pertes et Dommages à inclure de façon distincte dans le nouvel accord

L’accord de Paris doit avoir une section explicite sur les pertes et dommages à côté des thématiques d’adaptation et de mitigation. En référence, le dernier rapport de l’IPCC (Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique) qui fait état des limitations de l’adaptation et la nécessité de lier adaptation et niveau adéquat de mitigation. Les mécanismes de Varsovie peuvent fournir la base pour des arrangements institutionnels pour adresser le problème. L’accord de Paris doit constituer un document contraignant à être respecté par toutes les parties signataires.

Yolette Etienne
Directrice de Pays
Action Aid Haiti